Relire (beaucoup) Simon Leys et (un peu) Roland Barthes, grâce à Michel Onfray.
Dans son dernier livre, Autodafés, l’art de détruire les livres, Michel Onfray commence sa démonstration – comment une certaine intelligentsia de gauche a censuré, interdit, pourfendu les livres qui démasquaient les idéologies totalitaires ou allaient à l’encontre des dogmes établis – en évoquant le livre de Simon Leys, Les habits neufs du Président Mao, publié en 1971. Leys a été parmi les tout premiers à dénoncer à la fois la Révolution culturelle chinoise et ses thuriféraires français. Dès la sortie de son livre, il est accusé de tous les maux. Celui qui a vécu en Chine, parle le chinois couramment, a assisté aux pires exactions des Gardes rouges, est au mieux un ignorant, au pire un menteur à la solde de la CIA, apprend-on dans Le Monde ou Le Nouvel Observateur. Les années passent, la pertinence des écrits de Leys éclate au grand jour. La communiste italienne Maria Antonietta Macciochi essaie bien, en 1983, d’imposer son point de vue édénique sur Mao mais, comme le rappelle avec jubilation Michel Onfray, elle se fait « atomiser en direct » par Simon Leys dans l’émission Apostrophes. De son côté, l’indécrottable Alain Badiou continue de critiquer la « brillante improvisation idéologique (sic) de Simon Leys dépourvue de tout rapport au réel politique. » Mais Alain Badiou – disons-le gentiment – il y a belle lurette qu’il s’est atomisé tout seul, façon puzzle.
Michel Onfray cite un autre livre de Simon Leys, Le studio de l’inutilité. Dans ce dernier, un chapitre est consacré aux fameux Carnets du voyage en Chine de Roland Barthes, carnets écrits
