La Cour des comptes a fortement recommandé dans un rapport publié hier mardi de « réviser profondément » l’indemnisation des chômeurs. Ce qui signifie en clair, au cas où vous seriez naïf au-delà du raisonnable, qu’elle suggère de diminuer drastiquement ces indemnisations. Arguant d’un déficit cumulé prévu de 18,6 milliards en fin d’année, le président socialiste de la Cour, Didier Migaud, a particulièrement évoqué deux points noirs, l’indemnisation des intermittents du spectacle et celle des cadres sup’. Ces derniers sont particulièrement montrés du doigt dans le rapport : figurez-vous que d’après les « Sages », un cadre français qui gagnerait 7 200 € net, aurait droit à une allocation chômage de 5 012 €, contre 2 200 € pour un cadre allemand dans la même situation. Modèle français, gross malheur !
Michel Sapin, a vivement réagi, aussitôt le rapport publié. Comme il ne saurait être question de réduire le train de vie des acteurs de Plus belle la vie, de 1789 , les amants de la Bastille ou du prochain chef d’œuvre de François Ozon, le ministre du travail s’est surtout polarisé sur ces salopards de cadres, chercheurs et ingénieurs du secteur privé qui, une fois licenciés pour raison économiques, se gavent de caviar aux frais de Pôle Emploi – et votent bien trop souvent à droite pour être honnêtes.
En désignant les cadres au chômage à la vindicte populaire, le gouvernement remercie donc, à sa façon, la CGC d’avoir signé des deux mains, il y a quinze jours, l’accord sur la flexisécurité, accord qui aurait été caduc sans le blanc-seing du syndicat de l’encadrement , puisque si la CFTC et la CFDT l’ont ratifié, FO et la CGT l’ont rejeté. Or il fallait au moins trois signataires pour que Laurence Parisot et François Hollande puissent s’autocongratuler.
Je ne sais même pas comment s’appelle le big boss de la CGC, mais moi, si j’étais syndiqué dans ce bouzin-là, je demanderais immédiatement son licenciement sans indemnités.
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