La carte postale de Pascal Louvrier
C’était en 1992. Michel Déon m’avait invité dans son studio rue de Beaune, à Paris. Il m’avait servi un Jameson sans glace, avait allumé un petit cigare et nous avions parlé littérature, en particulier de Paul Morand dont il appréciait les nouvelles. « C’est un sprinter », m’avait-il dit de sa voix nicotinée. C’est curieux, je l’entends encore, cette voix un peu désaccordée, manquant de force, mais profonde. Il avait le regard malicieux. Il n’était dupe de rien ni de personne, et pouvait être féroce. Le prix Paul Morand (300.000 francs) venait d’être décerné à Philippe Sollers. L’auteur de La Fête à Venise avait encaissé le chèque sans aucun remerciement. « C’est bien un fils de bourgeois, m’avait-il dit. Il considère que tout lui est dû. »
Déon avait publié La montée du soir. J’avais apporté un exemplaire de son roman pour qu’il me le dédicace. Je l’ai retrouvé par hasard avant de quitter Paris pour les terres du haut Limousin et de longues promenades que j’espérais revigorantes. Voici sa dédicace : « Pour Pascal Louvrier, cette interrogation sur la fin des fins et les mille regrets

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