Un vent de révolte souffle à Monaco. Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un soulèvement de contribuables réclamant de pouvoir être dûment imposés sur le revenu, comme cela se fait dans toutes les démocraties voisines.
Pas d’émeutes non plus sur l’abominable retard sociétal dont la Principauté fait montre en n’instaurant pas le mariage pour tous: certes là-bas les gays ont le droit de se marier et de procréer, mais pas entre eux !
Non, non, rien de tout cela : comme d’hab’ sur le Rocher, la révolte vient d’en haut. Elle concerne Grace de Monaco, le film à venir d’Olivier Dahan avec Nicole Kidman dans le rôle titre. Il semblerait que la lecture du scénario n’ait pas emballé Albert et sa parentèle, qui se sont fendus d’un virulent communiqué officiel : « Le palais princier avait en son temps fait part à la production du film de nombreuses demandes de changements, toutes n’ayant pas été prises en considération. De ce fait, la famille princière tient à souligner que ce film ne constitue en aucun cas un biopic. »
Ah bon, moi, je croyais bêtement qu’un biopic était une biographie filmée. J’apprends donc qu’il s’agit stricto sensu d’une œuvre validée par les ayants droits de la personne biographiée. Dont acte.
Mais notre ami le Prince ne s’arrête pas en si bon chemin dans sa réfutation du film d’Olivier Dahan qui d’après lui « relate une page, réécrite et inutilement “glamourisée”, de l’Histoire de la Principauté de Monaco et de leur Famille comportant à la fois d’importantes inexactitudes historiques et une série de scènes purement fictionnelles. Le Palais princier ne peut admettre que la production de ce film laisse aujourd’hui entendre, pour des raisons commerciales, que Leurs Altesses le cautionneraient d’une quelconque manière, ce qui n’est pas le cas. »
Zut alors ! Du glamour, de la fiction, du commerce. On ne voit vraiment pas ce que la Principauté a à voir avec ces choses-là.
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