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La plateforme « woke » Netflix tue Musclor

« Les Maîtres de l’Univers » sur Netflix: l’acmé du délire woke


La plateforme « woke » Netflix tue Musclor
Les maîtres de l'univers (2021) Image: Netflix.

En mettant au goût du jour un dessin animé culte des années 80 qui a fait toute l’enfance de nombreux fans, Netflix déçoit. L’idéologie progressiste de la plateforme ruine un univers apprécié: le blond et viril Musclor est vite remplacé par des femmes et des « racisés ».


Si vous avez été un enfant – de préférence un petit garçon – dans les années 1980, vous n’avez pu manquer de jouer avec les figurines Mattel d’un univers étrange incarné dans un dessin animé à succès : He-Man/Musclor (cette dernière variante étant la première traduction française, vite abandonnée) ou les Maitres de l’Univers.

Les archétypes de la force virile remisés au placard

Dans un univers original imprégné à la fois de magie et de technologie, appelé Eternia, le timide et altruiste prince Adam, pour faire face aux forces du mal dirigées par l’inénarrable Skeletor, recevait son Excalibur, une épée lui donnant le contrôle du château Grayskull, un lieu de magie gardé par une sorcière. En levant cette épée au ciel et en invoquant le Pouvoir de Grayskull, le jeune héros devenait He-Man, un guerrier surpuissant catalysant en lui, par son attitude et le visuel du personnage, tous les archétypes de la force virile et magique, de Conan à Rahan en passant par Superman. La transformation s’étendait aussi à son peureux tigre domestique, qui devenait Battle Cat, la monture d’He-Man. Dans ses combats contre Skeletor, il était rejoint par de nombreux amis : Orco, le gaffeur magicien, le Maitre d’Armes, et de nombreux personnages féminins comme Teela, au service de la royauté, la sorcière du château, plus tard dans un spin off She Ra son alter ego féminin. Quand Netflix se lança dans l’adaptation moderne de cette franchise des années 1980 et 1990, le studio disposait d’un matériau riche et déclinable à l’infini, avec autant de possibilités d’explorer les personnages féminins que de moderniser la bravoure de He-Man. 

Force est de constater, qu’à côté de certaines perles, toutes ces incursions de Netflix dans le champ politique et idéologique se sont soldées par des désastres artistiques. Les Maitres de l’Univers ne font pas exception. Le réalisateur, Kevin Smith, et ses scénaristes, se sont employés méticuleusement dans les cinq premiers épisodes mis en ligne le week end dernier, à détruire la quintessence virile et fraternelle des Maitres de l’Univers, suivant un strict agenda woke, gender politics et politiques identitaires, au mépris de la cohésion de l’histoire mais surtout du respect des fans ! 

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Teela, désormais la vraie héroïne

La première duperie concerne le titre et le sujet de l’histoire : si He Man fait un retour tonitruant dans le premier épisode, c’est pour mourir dès la fin de cet épisode ! Une fois évacué rapidement notre guerrier bodybuildé, nous ne le verrons qu’à la fin de cette première série, au paradis, en version frêle Adam : il revient momentanément sur Eternia, pour être cette fois-ci lamentablement achevé par son ennemi, sans avoir pu faire usage de son épée dont le pouvoir ne semble plus lui répondre. Impuissant, dépressif, Adam/HeMan ne semble servir dans la série que pour avouer son échec dans la vie et passer le flambeau à Teela, la vraie héroïne. Les producteurs nous servent donc une héroïne féminine (aucun problème à cela puisque les nombreux fans d’He Man l’étaient aussi dans les années 80 de She Ra, sa contrepartie féminine) : mais elle s’avère aussi irritante et mal conçue que la Rey des derniers Star Wars. Rappelons d’abord aux scénaristes woke qu’humilier le héros masculin et le faire passer à Canossa n’est pas le meilleur moyen, en creux, de forger une héroïne féminine. Pour poursuivre leur idéologie woke, peut-être devraient-ils façonner leurs propres histoires, leurs propres héroïnes, au lieu de se livrer à la désacralisation de toutes nos icônes (Skywalker dans Star Wars, He Man dans les Maitres de l’Univers) !

Teela, donc, qui dans nos souvenirs des années 1980, était une combattante certes athlétique mais séduisante, probablement amoureuse de son Prince, devient dans la version Netflix une catcheuse sous stéroïdes, au comportement irritant avec tout le monde, égoïste, imbue de sa personne. Elle parcoure le nouvel Eternia accompagnée d’une autre guerrière, noire, et l’alchimie entre les deux ne laisse aucun doute sur le fait qu’il s’agit d’un couple lesbien. Nos guerrières lesbiennes, sous prétexte de sauver Eternia et sa magie, imposent leur nouvelle cadence à cette franchise, faisant fi des anciens personnages (souvent simplement envoyés dans la tombe comme Orco, ou ravalant leur fierté comme tous les personnages masculins à l’instar du Maitre d’armes). Et quand les personnages féminins sont entre eux, leur activité favorite est de vilipender les anciens héros masculins et leur bravoure mal placée, y compris quand il s’agit du propre père de Teela ! 

L’agenda woke et techno-sceptique de Netflix

Afin de donner quelques éléments de satisfaction aux fans historiques, la série explore aussi les secrets de l’univers Eternia. Par un détour au paradis des guerriers, on découvre la lignée des détenteurs de l’épée de Grayskull, les ancêtres d’Adam/HeMan. Étant donné le physique d’Adam, on aurait pu s’imaginer une cohorte de géants blonds aux yeux bleus. Las, on apprend que tout un chacun peut finalement recevoir le pouvoir de Grayskull, mais surtout des membres de communautés identifiées, noirs, indiens, etc… L’homme blanc est le seul d’ailleurs à ne pas assumer sa virilité, puisqu’alors que les autres He Man demeurent au paradis sous leur forme de guerrier surpuissant, notre He Man blanc a lui revêtu la forme du simple Adam, par choix (castration ?). 

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Comme si poursuivre un agenda woke n’était pas suffisant, Netflix a associé la technologie et la robotisation au camp des méchants dans ce nouvel et si peu intéressant Eternia. Les gentils y utilisent la magie ou leurs épées, les méchants des rayons lasers. Résultat des courses, cet affrontement sur fonds de techno-scepticisme ne soulève que quelques bâillements. Car c’est bien là le cœur du problème : quand on veut faire de la politique en racontant des histoires, on vide le mythe de sa substance. 

La franchise Star Wars, avec sa suite insipide récente, est tombée dans les mêmes travers, oubliant la quintessence du mythe lucasien, pour mettre en avant les femmes ou telle ou telle minorité. Une telle démarche peut s’envisager, mais pas en mettant à bas les héros existants et en oubliant les principes de la narration héroïque. Joseph Campbell, dans son essai Le Héros aux milles visages, en a donné les linéaments, inspirés des mythes et des textes religieux. À côté de quelques excellentes productions, Netflix se fourvoie régulièrement n confiant des franchises à des réalisateurs médiocres (ici Kevin Smith) qui croient émerger en poursuivant des buts politiques – tout comme Disney avec sa reprise de la franchise Star Wars ou le récent Black Widow qui est un désastre narratif.

Notre époque incertaine a pourtant besoin de héros : femmes, hommes, noirs, blancs, ils ont tous leur place, mais non dans le cynisme et la destruction des mythes qui nous sont chers.

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est un entrepreneur franco-américain.

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