La présidentielle se jouera à droite. Ou plutôt aux droites, car il y en a plusieurs, de la progressiste à la populiste en passant par la conservatrice. La déroute du RN aux régionales a donné des ailes aux partisans de la candidature Zemmour. À défaut d’une victoire improbable, le trouble-fête pourrait participer à la refondation de sa famille politique.
La politique et le sport ont ceci de commun (et de plaisant) qu’ils peuvent encore réserver des surprises. Je vous épargnerai mes commentaires sur la défaite des Bleus, dont le bénéfice collatéral est d’avoir évité aux habitants des grandes villes quelques nuits de charivari aviné. Quant à la déroute macrono-lepéniste – surtout lepéniste, le président ne semblant pas souffrir de l’échec de son non-parti –, même si l’abstention massive rend hasardeuses les extrapolations, elle paraît avoir rebattu les cartes de la présidentielle.
Les commentateurs ont observé en chœur, généralement pour s’en féliciter, le retour du clivage droite/gauche, preuve que les vaches électorales sont bien gardées. C’est oublier que le RN, qui reste le premier parti du pays, conjugue un discours économique de gauche, et même de gauche dure, et un programme politique qualifié par commodité ou détestation de « populiste » – sécurité, immigration, frontières. C’est oublier aussi que les autres clivages apparus ces dernières années entre métropoles et périphéries, peuple et élite, souverainisme et mondialisme n’ont pas disparu par enchantement.
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Certes, l’alliance des populistes des deux rives n’est pas
