La restauration des peintures d’Hippolyte Flandrin dans l’église Saint-Germain-des-Prés, à Paris, est prolongée par une rétrospective des œuvres de cet artiste et de ses deux frères, au musée des Beaux-Arts de Lyon. L’Église catholique a bien changé, hélas, depuis l’époque où elle faisait cause commune avec la création.
Hippolyte Flandrin (1809-1864) a la chance d’avoir un père qui aurait aimé être peintre. Ce dernier communique sa passion à ses trois fils qui deviennent peintres et auront à leur tour beaucoup de descendants artistes. Hippolyte, le plus connu des fils, est élève d’Ingres dont il dépasse vite l’enseignement un peu sec. Il laisse des peintures de chevalet parfois très originales et des séries d’aquarelles particulièrement libres. Toutefois, il est surtout apprécié pour ses grands cycles décoratifs dans des églises.
La religion en BD
Saint-Germain-des-Prés est sans doute son grand-œuvre. Sur tous les murs, il peint des scènes bibliques rehaussées de décorations multicolores. Tout est traité de façon simple, lisible et dans des coloris francs. Il s’agit de peintures à la cire imitant la belle matité de la fresque dont la technique est perdue à cette époque. D’image en image, on progresse dans une narration limpide. L’église est peinte et colorée des pieds à la tête. Quand on y entre, indiscutablement, c’est une belle surprise. On a l’impression de pénétrer ni plus ni moins dans une bande dessinée en grand format.
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