2021 est décidément une année fertile en commémorations et célébrations. Napoléon bien sûr, Flaubert et Baudelaire sans doute, Frédéric Dard certainement, Dante bientôt.
Et Georges Brassens.
J’ai un souvenir très vif de son passage au théâtre du Gymnase à Marseille, vers 1966. Une scène nue, une chaise, un contrebassiste taciturne (tous les contrebassistes sont taciturnes, si vous êtes jovial et expansif, apprenez le saxo ou mieux encore, l’accordéon), et ce petit bonhomme moustachu arrivant sa guitare à la main, tenue par l’échancrure du ventre. Un vague sourire gêné de l’homme qui s’excuse d’être là, on ne l’y reprendra plus, promis — et qui après avoir mis un pied sur la chaise et calé l’instrument dans la position idoine de ceux qui « se grattent le ventre en chantant des chansons », débuta par le Bulletin de santé :
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« Si j’ai trahi les gros, les joufflus, les obèses,
C’est que je baise, que je baise, que je baise,
Comme un bouc, un bélier, une bête, une brute,
Je suis hanté le rut le rut le rut le rut. »
N’étant pas lecteur de France-Dimanche, j’ignorais que Brassens, qui a commencé sa carrière dans les années
