Les « woke », une lutte contre l’unité du genre humain
L’influence du mouvement woke n’est déjà plus à démontrer en Occident, en particulier aux États-Unis où il a vu le jour. Les Chinois aimeraient beaucoup se moquer de ce mouvement perçu comme celui d’une idéologie d’enfant gâtés et dégénérés. Au Canada, pays-extension de l’empire démocrate, son influence est perceptible chez la plupart des politiciens de « gauche », mais aussi de plus en plus chez des élus de « droite », ce qui est plus révélateur encore de son succès.
Tous les jours au Canada, on voit les codes et nouvelles normes de ce courant être diffusés et imposés à la télévision publique, où de nombreux animateurs et journalistes font du militantisme sans aucune retenue. On voit cette nouvelle utopie dans la posture du Premier ministre Justin Trudeau, dont le progressisme ostentatoire est reconnu mondialement.
Du grand Capital au grand Occidental
Mais qu’est-ce ce nouveau courant dont tout le monde parle ? Le mouvement woke s’enracine d’abord dans la gauche marxiste. On en reconnait plusieurs traits dans son univers : par exemple, le passage de la lutte des classes à la lutte des races, et la transformation des femmes en une sorte de prolétariat mondial devant s’affranchir du très toxique patronat masculin. L’idée d’un combat contre une puissance hégémonique est centrale. Il ne s’agit plus d’en finir avec le grand Capital, mais avec le grand Occidental.
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Cependant, les woke s’éloignent du marxisme et de la gauche née à la Révolution française en niant le caractère universel d’une humanité qu’on fragmente en divers segments pour les enfermer dans une catégorie étanche. La gauche marxiste divisait le monde entre les faibles et les puissants, mais en appelait tout de même au rassemblement de l’humanité sous une bannière commune. Dans l’histoire des idées, l’obsession raciale avait toujours été réservée aux courants racistes et d’extrême droite.
Aujourd’hui, il n’y a plus une humanité une à faire progresser, mais des Afro-descendants contre des « Blancs », des colonisés contre des colonialistes, des femmes contre des hommes et des laids contre des beaux. Le courant woke prône la ségrégation de l’espace public, et même de l’espace numérique : les groupes qu’il croit opprimés et prétend représenter devraient évoluer dans des « safe spaces », de l’autre côté de la société.
Le culte du poly-multi-pluri tout
L’idéologie woke fait de la diversité sous toutes ses formes un idéal absolu. La diversité devient un culte à la limite de la religion. Rappelons que le mot woke vient du verbe « to wake » en anglais, qui signifie « se réveiller » ou « s’éveiller ». Les woke sont donc des « éveillés », alors que les autres sont des « endormis ». Vous croyez ou vous ne croyez pas. Véritables petits bouddhas sociaux, leur combat apparait quasiment comme un éveil spirituel, une sorte de défi lancé par un auteur ésotérique dans un livre de développement personnel. Tout devrait être pluri, multi et poly quelque chose : c’est une lutte menée contre l’unité des sociétés, et même du genre humain, surtout quand il est question de « décolonisation ».
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Le wokisme est fondé sur un déni de la réalité : les sexes n’existeraient plus, de même que les cultures et les nations. La diversité culturelle est niée au nom de la… diversité culturelle. Il n’y a plus de Brésiliens noirs, d’Haïtiens, d’Afro-Américains, de Congolais et d’Éthiopiens, mais seulement des Noirs, lesquels formeraient apparemment une communauté unie. Il n’y a plus de Français, d’Irlandais, de Russes, de Croates et de Grecs, mais des Blancs, lesquels partageraient aussi un même et unique destin. Ce qui existerait, ce serait seulement des races en guerre les unes contre les autres, partout et tout le temps, et des individus troublés en guerre contre leur sexe.
Les woke se distinguent aussi par leur grande fragilité psychologique. Tout est potentiellement une « micro-agression », c’est-à-dire une atteinte à l’intégrité de leur petite personne, dont le confinement a confirmé l’équilibre extrêmement précaire.
La grande contradiction du « wokeness »
Le plus grand paradoxe de ce courant est de prôner en même temps un hyper essentialisme racial et un éclatement complet de toute identité sexuelle grâce à l’idéologie trans. C’est une contradiction monumentale et insurmontable. D’un côté, les gens dits racisés et leurs pseudos adversaires, les « Blancs », sont confinés à leur identité raciale, mais de l’autre, les gens sont invités à transcender leur sexe, lequel serait « assigné à la naissance » par des médecins malveillants et réactionnaires. On vous emprisonne dans votre origine ethnique, mais on vous force à vous « libérer » de votre prison de genre.
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