L’éditorial de juin d’Élisabeth Lévy
La scène se passe à Bordeaux. Maÿlis patiente dans une file d’attente pour récupérer un colis avec Nino, son bébé de six mois. Lequel se met à brailler, signalant qu’il est l’heure d’ouvrir le milk-bar. Échouant à le calmer, la jeune femme s’exécute et lui donne le sein en pleine rue. Une autre commence à l’engueuler, sur le thème « on ne fait pas ça en public », avant de lui flanquer une gifle. Dans la file, tout le monde regarde ses pieds.
Non à l’allaitophobie
Très vite, le lologate enflamme les réseaux sociaux – on appréciera ici le double sens du mot « lolo », qui désigne à la fois le sein en argot et le lait en langage bébé. La presse féminine monte au front, défendant le droit d’allaiter quand je veux, où je veux et dénonçant l’allaitophobie qui, paraît-il, fait des ravages.
Soyons clairs, la redresseuse de torts a mille fois tort, même si elle a raison. Quand on n’est pas d’accord, on ne cogne pas, on cause. Du reste, il ne s’agit pas d’interdire
