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La France contre les dingos


La France contre les dingos
"Le déjeuner d'huîtres", Jean-François de Troy, 1735. "On ne prend jamais autant conscience de la richesse de la culture française qu'en ayant le bonheur de participer à un dîner français." © Harry Brejat / RMN / Wikimedia Commons

La France résiste ! Et plus qu’on le croit. La perplexité, le bon sens et notre art de vivre sont nos meilleurs armes contre le progressisme made in USA. Une nation qui vénère Fabrice Luchini ne pourra jamais être complètement woke.


Pour un Québécois, il n’y a rien de plus beau à voir que la saine perplexité du Français, qu’il soit de gauche ou de droite, devant les manifestations de la révolution woke qui traverse en ce moment l’Atlantique. Elle fait sa force dans une époque qui a perdu la tête. Il est naturel de ne pas vraiment comprendre un théoricien surdiplômé ou un militant fanatisé à peine sorti de la crèche, expliquant de manière pontifiante que l’homme et la femme n’existent pas et que la nouvelle norme en matière d’identité sexuelle est la fluidité identitaire. Il est naturel de ne pas comprendre cette forme inédite d’antiracisme fondée sur le procès de l’universalisme et la survalorisation d’une conscience raciale revendicatrice et revancharde poussant chacun à s’enfermer dans son silo ethnique. Il est naturel de sursauter quand on apprend que les grandes entreprises américaines imposent à leurs employés des stages pour apprendre à devenir moins blancs et qu’on découvre que certaines universités veulent décoloniser l’enseignement des mathématiques ou de la physique. Et il est tout aussi naturel de pousser un grand soupir d’exaspération devant les délires de l’écriture inclusive et de se rassurer en disant que cette sottise, comme tant d’autres, finira bien par passer. On veut croire que la folie idéologique se dissipe avec l’âge et qu’en prenant de la bedaine, on prend aussi de la raison, ce qui était peut-être vrai autrefois, mais l’est malheureusement moins maintenant.

Résumons : il est naturel de se gratter la tête devant la gauche religieuse américaine et d’en venir à la conclusion que les campus d’outre-Atlantique sont des asiles à ciel ouvert. Ce n’est pas une mauvaise conclusion, d’ailleurs. Cette perplexité française est une force. Elle témoigne d’une forme de bon sens au moins résiduel face à une époque partant en vrille et convaincue que 2 + 2 ne font pas nécessairement 4.

La France tient bon face à l’invasion woke

Mais cette perplexité, hélas, est aussi une faiblesse à sa manière et pousse trop souvent les Français à se croire naturellement immunisés contre ce virus idéologique américain. Car le wokisme progresse et pénètre peu à peu la société française, qu’il s’agisse de l’université, des médias, comme on le constate chaque fois dès qu’on s’aventure sur le terrain du service public, où l’on s’entête à normaliser cette idéologie toxique de facture lyssenkiste en présentant comme de grands savants


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Mai 2021 – Causeur #90

Article extrait du Magazine Causeur




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est sociologue.

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