Découvrez le sommaire de notre numéro de mai
Comme à d’autres moments critiques de son histoire, la France résiste ! A quoi ? A cette culture woke qui déferle sur nous en cherchant à saper les fondements de la société occidentale. Pour Elisabeth Lévy, il y a de bonnes raisons d’espérer que ce nouveau totalitarisme se cassera les dents sur l’esprit français. Certes, le salut ne viendra pas des hautes sphères de l’État, car Emmanuel Macron reste tiraillé entre le refus de déboulonner nos statues et la volonté de « déconstruire » notre histoire. Face à ceux qui voudraient nous diviser en racisés et racistes, le secret de notre résistance tient d’abord, explique notre directrice de rédaction, à « la supériorité d’un modèle français que les militants rejettent précisément parce qu’il se fiche de leurs origines. » A part le modèle républicain, Mathieu Bock-Côté voit un esprit de résistance dans l’art de vivre français, dans la sociabilité et la qualité du lien humain qui restent imperméables aux pires excès de la cancel culture. C’est justement son mariage d’amour avec la culture française que la franco-tunisienne Sonia Mabrouk raconte à Gil Mihaely. L’auteur d’Insoumission française, dont le portrait figure sur notre couverture,réprouve l’esprit woke comme un « mélange d’autodénigrement, de servitude et de rancœur » servant de « poison mortel qui coule dans les veines du pays. »
Pour résister, il faut identifier ses points faibles et préparer la contre-attaque. Philippe Pichot dénonce la Loi Taubira qui, en taisant les traites africaines et musulmanes, stigmatise les seuls Européens pour communautariser la mémoire de l’esclavage. Erwan Seznec révèle le grand déraillement qui ébranle l’université française : si tant de dingueries sur la race et le genre ont cours dans les amphithéâtres, c’est parce que l’habitude de délirer avec autorité s’y est implantée au fil du temps. Répondant aux offensés professionnels qui se prétendent humiliés par la vue d’un comédien grimé en noir, Cyril Bennasar affirme qu’il ne peut pas croire que ses compatriotes noirs soient incapables d’apprécier l’humour, le second degré et l’autodérision. Nous pouvons tous renforcer notre propre esprit de résistance en lisant La Révolution racialiste, de Mathieu Bock-Côté, qualifiée par Elisabeth Lévy de « véritable manuel de guérilla à l’usage des universalistes », et en nous inspirant du courage d’Andy Ngo, le journaliste américain, présenté ici par moi-même, qui a enquêté sur les soi-disant « antifas », ces émeutiers organisés qui traduisent les théories du genre et de la race en actes de violence.
Côté actu, Gérald Darmanin, se confiant à Elisabeth Lévy et à Gil Mihaely, affirme que l’islam est compatible avec la République, mais reconnaît que l’islamisme et l’immigration illégale sont un frein à l’intégration des musulmans en France. Parmi les mesures phares de la loi « séparatisme » que porte le ministre de l’Intérieur figure le retour discret de la double peine. Pour Natacha Polony, interviewée par Cyril Bennasar, le système démocratique français est actuellement tombé en panne. La directrice de Marianne, auteur de Sommes-nous encore en démocratie ?, voit la seule solution dans un recours à plus de souverainisme. Qu’en est-il justement de la dette souveraine à l’ère de la crise sanitaire ? Stéphane Germain explique que la distribution massive d’argent public ne s’arrêtera pas avant mai 2022, car cette gestion dispendieuse sert trop bien les intérêts du futur candidat, Emmanuel Macron. L’expert-psychiatre, Paul Bensussan, analyse l’affaire Sarah Halimi, en rappelant que, si le meurtrier était fou au moment des faits, il n’en est pas moins coupable d’un crime antisémite. François Bonardel et Paul Thibaud se penchent chacun sur la proposition de loi sur « la fin de vie » : est-il réellement possible de conjuguer liberté et dignité dans notre utopie individualiste ? Le sociologue Tarik Yildiz mène l’enquête sur une possible ingérence turque dans la politique française, tandis que Vladislav Davidzon raconte une ingérence américaine dans la politique ukrainienne destinée à influencer… les élections américaines.
Selon le musicien américain Frank Zappa, il y a trop de livres et trop peu de temps pour les lire. Nous en avons donc lu pour vous. Frédéric Ferney a lu l’autobiographie de Barak Obama, on y trouvant du charme à condition de ne pas en être dupe, tandis que Basile de Koch a lu la première biographie de Marie-France Garaud, l’idole de sa jeunesse qu’il trouve toujours irrésistible. Jérôme Leroy salue une belle réédition des Fables de La Fontaine, publiée dans la collection Pléiade, pour fêter les 400 ans du poète. Nous ne sommes pas des bonobos ! C’est non seulement une évidence, mais aussi le titre du nouveau livre de l’éminent linguiste, Alain Bentolila, qui nous explique en quoi le langage humain est incomparablement plus ambitieux que la communication animale. Pour la musique, Sophie Bachat salue deux chanteuses légendaires, la Française au nom anglais, Sheila, et l’Anglaise au nom français, Marianne Faithfull. Deux icones des années 60 mais pas que. La preuve ? Elles sortent chacune un nouvel album. Combinant littérature et art de la table, Emmanuel Tresmontant nous rappelle combien Simenon, le créateur de Maigret, était un ardent défenseur de la culture française dont le haut lieu est le bistrot – cette même culture qui, pour Bock-Côté, incarne l’esprit de résistance. Dès la réouverture des terrasses, on va tous prendre le maquis…
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La Révolution racialiste, et autres virus idéologiques
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