La surenchère indigéno-racialiste actuelle repose en partie sur l’idée qu’elle est électoralement payante, les « quartiers » représentant un réservoir de voix considérable. Reste à trouver la martingale pour les mobiliser. Quelques exemples locaux suggèrent que c’est loin d’être simple.
À 70 ans passés, socialiste, élu local pendant quarante ans, Premier ministre pendant deux ans, peut-on vraiment trouver à son goût la bouillie conceptuelle indigéno-décolonialiste actuellement à la mode ? Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, prend probablement sur lui lorsque les militants avec lesquels il s’affiche dénoncent les privilèges des vieux mâles blancs. C’est qu’au bout, il y a des voix. Peut-être assez pour faire pencher la balance en 2022.
Jean-Luc Mélenchon en est convaincu. Ayant raté le second tour de la dernière présidentielle pour quelque 600 000 bulletins, il croit qu’il aurait pu changer la donne en allant chercher des électeurs dans les cités. Reste à savoir comment on mobilise les quartiers, le matin du vote. De nombreux entrepreneurs identitaires se vendent plus ou moins explicitement comme sergents recruteurs auprès de LFI, du PS, du PCF et de EELV, mais aussi de l’UDI, voire de LR !
Dans le doute, on les écoute. Leurs promesses ne sont pas irréalistes, a priori. Une enquête fort instructive de la Fondation Jean-Jaurès analyse la manière dont les voix du quartier gitan de Perpignan sont littéralement mises aux enchères lors des municipales. L’étude, qui porte sur les municipales de 2014, a été rendue
