Le président Biden, alors qu’il déclare promouvoir l’équité raciale, a annulé une procédure judiciaire en cours contre l’université Yale, qui discriminait les candidats asiatiques et blancs à l’entrée.
Biden a explicitement dédié sa mandature à l’équité raciale. Ce qui dans sa logique suppose d’admettre certaines discriminations raciales. Le 3 février, il a annulé une action en justice intentée, sous Trump, par l’État fédéral contre l’université Yale, pour discrimination raciale. Il était reproché à Yale d’appliquer des critères raciaux dans ses procédures d’admission, contrevenant ainsi au Civil Rights Act, l’arrêt historique de 1964 qui avait mis fin à la ségrégation.
Tout a commencé par une plainte de la Coalition américano-asiatique pour l’éducation qui s’émouvait du nombre d’étudiants d’origine asiatique aux dossiers scolaires étincelants recalés à l’entrée. Avril 2018 : le ministère de la Justice lance une enquête qui durera deux ans (le temps d’éplucher les dossiers d’admission de Yale de 2000 à 2017) et constatera le traitement inique des étudiants d’origine asiatique et des Blancs, au bénéfice des Noirs et des Hispaniques, en violation du titre VI du Civil Rights Act. D’où le procès intenté par Trump, annulé par Biden. Comment déclasser en douce des candidats brillants ? On pondère les bonnes notes avec des critères de personnalité subjectifs (esprit de groupe, fibre créatrice) en se fondant, détail aggravant, sur des stéréotypes grossiers du type « l’Asiatique est taiseux ». Ainsi crée-t-on de facto des quotas raciaux bientôt trahis par les chiffres : si le nombre de candidats d’origine asiatique a doublé en vingt ans, le nombre d’admis, lui, n’a pas bougé.
La méthode n’est pas nouvelle. Elle fut appliquée aux juifs (trop de bons dossiers) par Yale et Harvard. De 25 % en 1925, le nombre d’étudiants juifs à Harvard avait fondu (15 %) les trois décennies suivantes. Le sectarisme WASP est remplacé par l’impératif diversitaire et l’obsession de promouvoir une élite Benetton artificiellement dosée dans les couleurs. Biden avait juré de pacifier le pays. Il est sur la bonne voie !