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Droit de réponse d’Anticor


Droit de réponse d’Anticor

L’association exerce son droit de réponse suite à l’article publié sur Causeur le 6 février. « L’association n’agit pas pour «se faire l’Élysée», mais pour l’égalité de tous les citoyens devant la loi »


 « L’association Anticor, exerce son droit de réponse prévu à l’article 6 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 en précisant les éléments suivants :

  1. Sur la commission d’enquête: Les dirigeants d’Anticor sont régulièrement invités à participer à des commissions d’enquête parlementaire. À cette occasion, ils apportent l’expertise de l’association sur des sujets précis. L’audition du 20 mai 2020 portait sur « les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire » et en aucun cas sur l’indépendance d’Anticor, association de droit privé. Une députée a interrogé Élise Van Beneden, présidente et Éric Alt, vice-président, sur l’absence de publication de l’identité des donateurs. Au cours de sa réponse, la présidente a déclaré qu’elle ne connaissait pas les noms des donateurs. Anticor a en effet environ 1 600 donateurs, il est donc parfaitement impossible de les connaître tous. De plus, seule la trésorière et notre prestataire externe ont accès à la liste des donateurs. Par ailleurs, Élise Van Beneden a précisé qu’Anticor s’était dotée, de son propre chef, d’un mécanisme d’alerte lorsqu’un don ou plusieurs dons sur la même année, venaient à dépasser 7 500 euros.
  2. Ce mécanisme a vocation à informer le conseil d’administration de l’existence de ce don afin qu’il évalue l’importance du don compte-tenu du budget prévisionnel de l’association et du réalisé à date. Bien évidemment, dans ces cas-là, la présidente est informée du nom du donateur. Ainsi, rien ne peut être reproché aux dirigeants de l’association, qui ont dit la vérité aux députés, conformément à leur serment. Le procédé consistant à isoler une phrase et à accuser une personne d’avoir menti est parfaitement déloyal.
  3. À notre connaissance, aucune autre association n’a mis en place un tel mécanisme. Par ailleurs, Anticor n’a pas les moyens d’enquêter sur ses donateurs, qui n’ont aucun moyen de peser sur les décisions de l’association, ni aucune raison de se méfier de leurs motivations ou de leurs valeurs.
  4. Sur l’affaire Kohler : Aucun don d’un montant de 15 000 ou 20 000 € n’a été « fléché » pour financer les poursuites contre Alexis Kohler.
  5. Sur l’identité des donateurs: la CNIL, dans une décision du 1er février 2021 a conforté la position d’Anticor, qui ne livre pas le nom de ses donateurs et adhérents. La CNIL précise notamment que les noms des donateurs et adhérents revêtent un caractère hautement personnel, voire sensible, pour les personnes concernées, et que l’association n’a pas le droit de les communiquer. Il est étrange de reprocher à Anticor de respecter la loi.
  6. Sur l’influence des donateurs : Nos donateurs n’ont aucun moyen de peser sur les décisions du Conseil d’administration. S’ils sont adhérents, ils bénéficient d’un vote à l’assemblée générale, rien de plus. Par ailleurs, rien, si ce n’est l’opinion complotiste d’une administratrice démissionnaire, n’établit l’intervention de sociétés secrètes à Anticor.
  7. Sur le choix des dossiers : l’affaire concernant Richard Ferrand, classée par le parquet de Brest a été jugée recevable par les juges d’instruction. De même, l’affaire concernant Alexis Kohler, également classée par le parquet, a été jugée recevable par des juges d’instruction. Enfin, la plainte contre Éric Dupond-Moretti a été jugée recevable par la Cour de justice de la République. Cela démontre que l’association a eu raison d’agir. Ces affaires suivent à présent leur cours normal. Anticor a signalé environ 130 dossiers aux procureurs de la République et s’est constituée partie civile dans une centaine d’entre eux. L’association n’agit pas pour « se faire l’Élysée », mais pour l’égalité de tous les citoyens devant la loi.
  8. Sur l’esprit partisan : Anticor est une association transpartisane. Le vice-président d’Anticor ne s’est pas spécialement opposé à une action contre M. Mélenchon, il s’est opposé à une plainte visant l’ensemble des candidats aux présidentielles ayant comme fondement des irrégularités dans leurs comptes de campagne car l’agrément d’Anticor ne lui permet pas se constituer partie civile sur ce fondement. Une plainte a néanmoins été déposée en juin 2018. Anticor a par ailleurs porté plainte dans l’affaire de la Tour Triangle, susceptible de concerner Mme Anne Hidalgo, contre M. Mathieu Gallet, M. Jean-Noël Guerini et M. Martial Passi, maire communiste de Givors, entre autres. Aussi, les « ravages de l’esprit partisan » que vous citez semble être des mirages.
  9. Sur la création de Blast : Blast est un média créé par Denis Robert, grand journaliste d’investigation ayant notamment dénoncé les affaires Clearstream et Lyon-Turin. Il s’agit d’une coopérative à but non lucratif dans laquelle Élise Van Beneden détient des parts sociales qui ne donnent droit à aucun dividende, ni à aucune plus-value en cas de revente. Le fait de diriger Anticor n’emporte statutairement qu’une seule incompatibilité : l’interdiction d’un mandat électif. Du reste, la participation d’un administrateur à un média ne révèle en rien un positionnement de l’association, chacun ayant le droit à sa liberté d’opinion, garantie par la déclaration des droits de l’Homme. »

Elise Van Beneden, Présidente d’Anticor

 

Suite à notre article, l’association Anticor nous a adressé le droit de réponse ci-dessus.

Causeur maintient l’intégralité de ses informations et regrette que la direction d’Anticor n’ait pas pris le temps de répondre à nos questions avant parution, malgré plusieurs relances. Le droit de réponse que nous publions ici confirme les dissensions internes dont nous avons fait état: Mme Van Beneden, présidente d’Anticor, trouve judicieux de qualifier de « complotiste » une ancienne administratrice, en l’occurrence Françoise Verchère, maire de Bouguenais pendant 14 ans, prix Ethique Anticor 2017. On a connu plus serein.

Nous notons que la direction d’Anticor ne dément ni l’existence de dons fléchés, ni l’existence d’un donateur ayant versé en 2020 au moins 5000€ par mois à Anticor, dont elle connait parfaitement l’identité.

Enfin, l’assertion selon laquelle la présence de Mme Van Beneden parmi les administrateurs de Blast, média de Denis Robert, «ne révèle en rien un positionnement de l’association», serait plus crédible si des centaines de messages enthousiastes sur les réseaux sociaux n’associaient pas Blast et Anticor. Ainsi David Koubbi, avocat d’Anticor, sur Twitter, le 14 janvier : « Lancement de BLAST, media de lutte anti corruption, par l’ami @DenisRobert accompagné d’Elise VAN BENEDEN, militante anti corruption et Présidente infatigable d’ANTICOR ». De son côté, Denis Robert déclarait dans un message vidéo diffusé le 4 février : « Anticor, comme Blast, est un caillou dans les mocassins du pouvoir, ce pouvoir ridicule et déliquescent », etc. Libre à chacun de souhaiter l’alternance, mais il devient difficile de soutenir que la direction d’Anticor – bien distincte en cela de ses adhérents – aborde la prochaine présidentielle sans esprit partisan.



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