Accueil Culture Joël Séria: « Aujourd’hui, ce serait impossible de tourner Les Galettes de Pont-Aven! »

Joël Séria: « Aujourd’hui, ce serait impossible de tourner Les Galettes de Pont-Aven! »

Entretien avec Joël Séria


Joël Séria: « Aujourd’hui, ce serait impossible de tourner Les Galettes de Pont-Aven! »
Joël Séria. © HANNAH ASSOULINE

Aujourd’hui, il ne pourrait plus tourner Les Galettes de Pont-Aven. Son objectif à lui était de faire du cinéma, pas de la morale. Mais après « Balance ton porc » et dans l’ambiance générale de bien-pensance, ce genre de cinéma populaire et un peu cru est tout simplement impossible.


Joël Séria, au cinéma, ça éclabousse, « ça mitraille sec ». Pas de langue de bois ! Dans ses films, une jolie fille « mérite bien son petit coup de chevrotine » et si une petite pépée rend Marielle complètement dingo, c’est parce qu’elle « sent la pisse et pas l’eau bénite ». Dans son œuvre, on croise un type jaloux qui file une « avoinée » à une bonne femme qui a essayé de le doubler, des jeunes filles qui séduisent des messieurs, on parle de youpins et de petits culs, accoudés au comptoir en formica, en s’enfilant un petit blanc comme de bien entendu. Dans les films de Séria, on est souvent représentant de commerce, réparateur de frigo chez Frigolux, bouchère ou boulangère et on y parle la France des années 1970. La langue n’est pas de bois, mais de chair.

Morale: « Si j’avais 20 ans aujourd’hui… je ne sais pas ce que je ferais, ça fait peur »

Mais attention, ces petites gens qu’il met en scène ne sont jamais vulgaires ! Crus très souvent, grossiers parfois, mais Séria leur prête sa singulière poésie populaire, sa gouaille lyrique et musicalement composée… Et lorsque la voix qui donne vie à cette prose joyeusement fleurie est celle de Jean-Pierre Marielle, on frise l’orgasme ! Joël Séria est un homme du passé. Un passé dont l’insouciance et la liberté de ton font aujourd’hui rêver.

 J’ai eu des acteurs tellement grandioses ! Marielle, Carmet, Galabru, Pieplu… 

J’imaginais l’homme ronchon et réac, je me trompais. J’ai rencontré un petit garçon de 84 ans la tête dans les étoiles et les lèvres toujours prêtes à sourire. Un homme doux et sincère, un peu dépassé par le nouveau monde qu’il a du mal à comprendre tant


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Février 2021 – Causeur #87

Article extrait du Magazine Causeur




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est comédien.

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