Samedi, Jérôme Rodrigues a tenté de s’opposer à la manifestation de Génération identitaire.
Vous vous souvenez de Jérôme Rodrigues? Eh bien, il s’est transformé en combattant antifasciste!
On pensait, bien à tort, que cet homme était simple. Et c’est avec étonnement qu’on découvre sa très riche complexité.
De tous les Gilets jaunes, il était le plus connu. On le voyait partout. Sur les ronds-points, à la Bastille, à la République, sur les Champs-Élysées. Toutes les caméras étaient braquées sur lui.
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Quand il fut éborgné par une grenade de désencerclement lancée par la police, ce fut la gloire. Il était devenu un martyr : saint Jérôme… Un œil en moins, il continuait à manifester sans relâche. Les policiers l’interpellaient et comme il était fort, il se débattait comme un beau diable.
Puis le mouvement des Gilets jaunes s’étant essoufflé, il a disparu de l’actualité (pas tout à fait quand même car il chroniquait chez Cyril Hanouna). Il serait exagéré de dire qu’il nous manquait. Et Jérôme Rodrigues ne voulait pas qu’on l’oublie.
Ainsi, il a ressurgi ce samedi près de la place Denfert-Rochereau où se tenait une manifestation contre la dissolution de Génération identitaire. Et de quel côté était-il ? Du côté des contre-manifestants antifas ! Les policiers qui ne l’ont pas à la bonne l’ont vite identifié et l’ont expulsé de la contre-manifestation. Et comme d’habitude, il s’est débattu…
Jérôme Rodrigues ne représente évidemment pas tous les Gilets jaunes. Mais il était la figure la plus emblématique de ce mouvement. L’occasion de revenir un peu sur les facettes étranges et changeantes de ce mouvement qui présentait de multiples visages kaléidoscopiques.
Pour tenter de discréditer les Gilets jaunes, les autorités avaient, dans un premier temps, affirmé qu’ils étaient manipulés par l’extrême droite. Invoquer le retour des heures sombres de notre Histoire leur paraissait efficace.
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Le complotisme, avec ses errements maladifs, faisait en effet des ravages dans les rangs des Gilets jaunes. Une minorité d’entre eux était ouvertement antisémite: on en a vu qui posaient mimant la quenelle de Dieudonné. D’autres, plus nombreux, pensaient que c’est la banque Rothschild qui dirigeait le monde et qui avait installé Macron à l’Élysée.
Or, toute cette confusion mentale se retrouve à l’extrême gauche bien plus agissante qu’une extrême droite imaginaire. Les antifas protestent en disant qu’ils ne sont pas antisémites. D’être antifasciste les laverait de ce soupçon.
Quand on voit Jérôme Rodrigues et qu’on l’entend, on est irrésistiblement tenté de penser que les Gilets jaunes ne sont pas le peuple, mais la populace. La France insoumise proteste contre l’interpellation de Jérôme Rodrigues. Rodrigues-Mélenchon, même combat!
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