Le royaume du Wakanda, quoique appartenant à l’univers fictif de Marvel Comics, a fait des émules dans toute l’Afrique.
Monarchie sortie de l’imagination des auteurs Jack Kirby et Stan Lee, créateurs des Quatre Fantastiques dans les années 1960, son souverain-super-héros est le chef d’un pays à la pointe de la technologie. Portée sur grand écran en 2018 sous le nom de Black Panther, la bande dessinée est devenue le symbole fantasmé d’une Afrique fière et conquérante. Inspirés par le blockbuster, les projets « wakandais » se multiplient aujourd’hui sur tout le continent africain. Le chanteur afro-américain Akon a décidé d’investir plus de 6 milliards de dollars dans la création d’un vaste complexe futuriste au Sénégal. « C’est incroyable ce que le Wakanda a fait pour l’Afrique, déclare-t-il. Avant ce film, l’image était celle d’une jungle, de pays dévastés par la guerre et d’espaces infestés par le sida. Mais le film a donné l’idée de ce que pourrait être l’Afrique dans l’avenir. » Il entend même doter sa cité d’une cryptomonnaie. « Aux États-Unis, poursuit-il, je rencontre beaucoup d’Afro-Américains qui ne comprennent pas vraiment leur culture. J’ai donc voulu construire une ville ou un projet comme celui-ci pour leur donner la motivation de venir voir d’où ils viennent. » L’acteur britannique Idris Elba, connu pour avoir interprété Nelson Mandela dans un biopic du même nom, voudrait créer une ville similaire en Sierra Leone. Du Rwanda, où le gouvernement a fait le pari d’une ville verte dotée des dernières innovations technologiques, au Nigeria qui ambitionne de faire de son Eko Atlantic City la nouvelle Dubaï ouest-africaine, l’exemple de Wakanda est constamment cité. Le Ghana a lancé la construction d’une « Wakanda City » destinée à devenir le lieu de pèlerinage touristique de toute la diaspora africaine. La fiction, décidément, dépasse le réel.