“Quand les moyens sont là, avec une bonne qualité de service et la bonne offre commerciale, il y a une clientèle pour les trains de nuit. Avec les enjeux écologiques, le «flygskam» et la pandémie qui redessine notre manière de voyager, le train de nuit a tout pour séduire. Regardez en Autriche, ils ont 28 lignes de nuit !” a déclaré M. Djebbari au Parisien avant de dévoiler ses ambitions pour la France en la matière.
Faire appel au transport aérien c’est, comme dans le temps, aller au bordel. C’était nécessaire (et souvent agréable). Mais on rentrait chez soi la tête basse. Puis, mu par des désirs inavouables, on revenait au bordel. Et on avait de nouveau honte.
Vieille revendication écolo
Chaque année des centaines de millions de passagers prennent l’avion. C’est nécessaire (et souvent agréable). Mais ils en ont honte. Ils savent en effet que le kérosène est un poison et que le CO2 qu’il dégage tue la planète.
Ce sentiment pénible porte un nom: flygskam. C’est du suédois et pour vous, misérables incultes, nous traduisons: la honte de prendre l’avion. On le francise parfois en avihonte. Considérant que ce phénomène prenait de l’ampleur, M. Djebbari, chargé des Transports, a annoncé qu’il y aurait bientôt des trains de nuit. Il met ainsi en œuvre une vieille revendication des écologistes qui trouvent scandaleux qu’on puisse prendre l’avion pour aller à Bordeaux, Nice, Brest.
La nuit est une fête
Les écologistes ne raffolent pas non plus des TGV : vu le cout des billets, ils prétendent que c’est un moyen de transport réservés aux riches et, étant de gauche, ils se soucient des pauvres. Dans la pratique, réaliser le merveilleux projet des trains de nuit va coûter des centaines de millions.
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Il faudra construire de milliers de kilomètres de nouvelles lignes. Et acheter des centaines de wagons équipés de lits et de couchettes. Pour sauver la nature, selon les désirs des écologistes et de M. Djebbari, ces trains devront être propulsés par l’électricité photovoltaïque. Certes ils iront très lentement et le voyage se prolongera sur plusieurs nuits. Mais si vous prenez la précaution d’emmener avec vous une charmante personne chaque nuit sera une fête…
Encore quelques efforts, assassins!
Ainsi nous allons avancer sur la route du retour vers le passé. Pour les hommes seuls la SNCF veillera à ce qu’il y ait dans ces trains d’attirantes madones des sleeping. M. Djebbari ne doit pas s’arrêter en si bon chemin : il lui faut regarder encore en direction de notre passé non polluant.
Nous sauterons évidemment l’étape des locomotives à vapeur : le charbon tout comme le kérosène est mauvais pour la planète. En remontant encore plus vers le passé, on pourrait envisager des diligences tirées par des chevaux. Mais les écologistes sont très sensibles à la souffrance animale. Reste donc le pousse-pousse tracté par des êtres humains. Voilà qui serait bien et juste car l’homme est, par définition, un assassin de la planète…
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