Décidément, les violences scolaires sont furieusement tendance pour cette rentrée. Mardi, on tabassait un enseignant à Bordeaux, et le lendemain, c’est une de ses consœurs prof d’Histoire-Géo à Buxerolles, dans la Vienne, qui a été giflée devant toute sa classe de quatrième du collège Jules-Verne par la mère d’un de ses élèves. Le crime qui lui a valu cette agression ? Une annotation portée sur le carnet de correspondance du collégien où l’enseignante signalait aux parents que le travail commandé n’avait pas été fait et que l’élève avait oublié ses affaires chez lui.
Allez-vous étonner après ça que selon Le Figaro, un prof sur deux a souscrit cette année une clause d’assurance spécifique couvrant les risques dus aux violences scolaires. Mais si ça se trouve, une telle prévoyance est insuffisante : faudrait peut-être aussi penser à se prémunir contre les risques judiciaires
Une affaire fait en effet grand bruit en Italie : une enseignante sicilienne vient d’être condamnée pour avoir demandé à un élève – unanimement décrit comme un petit caïd terrorisant ses camarades – de copier cent fois la phrase « Sono un déficiente » (Je suis un débile) . Et attention, la prof en question ne vient pas d’être condamnée à un avertissement ou même à des travaux d’intérêt général, mais à quinze jours de prison ferme ! Avant cela, en première instance comme en appel, elle avait carrément pris un mois sans sursis…
Selon les magistrats de la Cour de cassation de Palerme, l’enseignante aurait « mortifié la dignité de l’enfant et manqué par conséquent à ses devoirs d’éducatrice ». Et il ne faudra pas être surpris quand ce genre d’horreurs arrivera dans nos tribunaux. Après tout, les décisions des juges siciliens utilisent un langage directement inspiré de l’ubuesque Charte des Droits de l’Enfant[1. Charte dont Luc Rosenzweig dit tout le bien qu’il faut penser dans le nouveau numéro de Causeur Magazine] signée par l’Italie, mais aussi par la France.
Cette charte qui permet par son inscription dans le droit local la condamnation de Palerme, pourra tout aussi bien être utilisée à Paris, et pourquoi pas, avec un bon avocat, contre la prof giflée de Buxerolles…
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