Radio France lance un plan pour encore plus de « diversité »
À l’instar de Delphine Ernotte qui préconise l’éviction des hommes blancs de plus de cinquante ans à la télévision publique et qui a pour « fil rouge de [son] prochain mandat la diversité » afin que les personnes « perçues comme non blanches » (sic) soient mieux représentées, Sibyle Veil veut « poser des actes forts sans attendre ».
Soutenue par le Comité diversité et la Délégation à l’égalité des chances et à la lutte contre les discriminations de Radio France, Sibyle Veil, la PDG de Radio France, lance un programme ambitieux appelé Égalité 360°.
Le ver progressiste ronge la Maison ronde
L’Amérique, via ses réseaux de Young leaders et ses idiots utiles (et intéressés) biberonnés à toutes les causes déconstructivistes, racialistes, LGBTistes ou décolonialistes, a introduit le ver progressiste et diversitaire dans les universités françaises, en premier lieu Sciences Po, dont est issue Mme Veil.
À Sciences Po Paris, une liste de livres « anti-racistes » était récemment proposée aux étudiants. Parmi ces ouvrages, Fragilité blanche, de Robin DiAngelo, sociologue qui explique que tous les noirs sont victimes de racisme et que tous les blancs sont racistes, d’une manière ou d’une autre. Ou, de Reni Eddo-Lodge, Pourquoi je ne parle plus de la race aux gens de couleur blanche. Ou encore, de Layla F. Saad, Moi et la supériorité blanche. Ces thèses “racialistes”, comme celles sur le “genre” ou le “décolonialisme”, semblent réjouir de nombreux étudiants de Sciences Po qui prennent en marche le train du Progrès et du Bien conduit par leurs aînés, dont Mme Veil, et qui s’y sentent parfaitement à l’aise.
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C’est aussi que les plus malins d’entre eux ont compris que leur “engagement” diversitaire, égalitaire, radicalement féministe ou racialement anti-raciste est devenu un excellent moyen d’obtenir des postes politiques ou médiatiques gratifiants, par le jeu des relations militantes et idéologiques.
Sinistre comptabilité
En attendant ces prochaines recrues acquises aux nouvelles causes identitaires, on fait les comptes à Radio France. Combien d’hommes et de femmes ? Combien de personnes issues de la « diversité » ? Combien de personnes « en situation de handicap » ? Combien de salariés « formés et sensibilisés » à « la lutte contre les agissements sexistes et la discrimination » ?
Une fois cette sinistre comptabilité terminée, Radio France et sa présidente vont rétablir la balance en donnant « une nouvelle impulsion ». On va inclure « toutes et tous ». Il y aura de « la diversité partout ». On libérera « la parole, partout, à tous les niveaux. »
Radio France 93, un Grand Bond en avant radiophonique
En un mot « Égalité 360° irriguera l’ensemble des activités de Radio France. ». On peine à imaginer la chaleureuse solidarité et la joie de vivre (ensemble) qui émaneront de ce Grand Bond en avant radiophonique.
Pour diversifier jusque dans les moindres recoins de la Maison ronde, les instigateurs de ce projet font la « promotion du triple CV : un homme / une femme / un « pari » avec un profil atypique » (sic). On lancera en 2021 une « Radio France 93, une unité de production multimédia en Seine-Saint-Denis dédiée aux moins de 30 ans » – bizarrement, il n’est apparemment pas prévu de Radio France 58 (Nièvre) dédiée aux plus de soixante ans. Les écoles de journalisme seront sensibilisées pour recruter « des étudiants sous critères sociaux, ainsi que des personnes en situation de handicap. » Toutes ces actions seront pilotées, mesurées, et corrigées si nécessaires.
Envoyez vos CV!
Le candidat mâle, blanc et/ou “socialement favorisé”, « valide », prêt à traiter tous les sujets, peut d’ores et déjà aller voir ailleurs s’il y est. Il est évident qu’une solide culture générale, une utilisation de la langue française évitant les codes de la novlangue politique et journalistique, une véritable curiosité pour les « autres », individus ou pays, en dehors du cadre victimaire et discriminatoire, ne seront non seulement pas nécessaires mais pourraient constituer des motifs sérieux de refus d’embauche à Radio France.
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S’il persiste toutefois dans son envie de faire carrière à Radio France, nous conseillons au journaliste en herbe d’écouter régulièrement la radio publique. Il apprendra ainsi comment éviter de parler de certains sujets ou faits divers qui ne vont pas le sens du « vivre-ensemble » ; ou comment concocter une revue de presse en ne citant que certains journaux, et en n’en citant jamais certains autres. Il pourra y entendre un chroniqueur politique considérer que la fermeture définitive du compte Twitter du président des États-Unis est « une bonne chose pour la démocratie ». Il découvrira, en écoutant les humoristes, qu’on peut bien rire en gardant le petit doigt sur la couture du pantalon progressiste. Il appréciera les dénonciations au CSA des chroniques médias ou les appels à la mort médiatique de certains éditorialistes de la « fachosphère ». Il entendra, sur France Culture, des footballeurs reconvertis combattre le racisme, des actrices en activité combattre le patriarcat, ou Edgar Morin « résister à la prose de la vie pour trouver la poésie de sa propre vie ». Bref, il entendra à longueur de journée la propagande bien-pensante et arrogante de l’Empire du Bien dont Philippe Muray pensait qu’il est urgent de le saboter.
Primes diversité
La diversité c’est le progrès, dit en substance Mme Veil.
Comme leurs confrères de France Télévisions, les rédacteurs en chef de Radio France seront-ils incités financièrement à parler davantage de la « diversité » et de « l’Europe » ? Si oui, le journaliste homaisien a de beaux jours devant lui. À l’instar du pigiste du Fanal de Rouen, il pense que « le Progrès, ma parole d’honneur, marche à pas de tortue ! » Avec Égalité 360°, le voilà promis à une bien belle accélération.
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