Macron y a songé, et contraint et forcé, il vient d’y renoncer.
Verlaine et Rimbaud furent amants pendant deux ans. Cet aspect des choses n’efface en rien le fait qu’ils figurent parmi les plus grands poètes de la langue française. Et ce pour toujours.
On aurait pu placer Verlaine au Panthéon. On aurait pu en faire de même avec Rimbaud. Mais ensemble ? A l’époque où ils filaient leurs amours coupables (jugés coupables au XIXème siècle) le PACS et le mariage pour tous n’existaient pas.
Qui a bien pu vouloir les unir au Panthéon où ils auraient pris place aux côtés de deux autres couples célèbres, Marie et Pierre Curie, Simone et Jean Veil ? Un lobby frénétique, envahissant et toujours à la recherche de reconnaissance ! Des pétitions ont circulé pour que Verlaine et Rimbaud accèdent, l’un près de l’autre, au temple où reposent nos grands hommes.
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Elles ont été appuyées par nombre de ministres de la Culture parmi lesquels, sans surprise, Jack Lang et Franck Riester. Emmanuel Macron n’a pas été indifférent à ces initiatives émanant du monde de la culture qu’il affectionne. Il a donc envisagé de faire transporter au Panthéon les dépouilles de l’auteur du « Bateau ivre » et de celui de « Chanson d’automne ».
Finalement, il y a renoncé car la famille de Rimbaud y a mis son veto trouvant la ficelle arc-en-ciel un peu grosse. Une arrière-arrière-petite-nièce de Rimbaud a trouvé les mots justes: « si on les met ensemble au Panthéon, tout ce qu’on retiendra c’est qu’ils étaient homosexuels ». En effet. Retenons que Rimbaud et Verlaine étaient de grands poètes.
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