Si l’on comprend bien le propos de Richard Millet qui fait tant scandale, l’acte abominable de Breivik ne serait compréhensible que par ce qui l’aurait causé : la politique multiculturaliste de l’Europe contemporaine. Breivik est déresponsabilisé et n’existe plus en tant qu’homme libre, responsable de ses faits et gestes. A lire Millet, l’auteur de la tuerie d’Utoya devient un simple « signe (…) de la sous-estimation par l’Europe des ravages du multiculturalisme ». Tout comme les kamikazes islamistes ou les émeutiers ne sont considérés par nos sociologues patentés que comme des symptômes de la politique impériale américaine, ou de la discrimination culturelle et sociale propre à notre pays, selon les cas. Alors Millet, sociologue muchiellinien ?
A moins d’une imperceptible ironie qui traverserait de part en part son Éloge, il apparaît que Richard Millet est plus contaminé par l’air du temps qu’il ne semble le croire, et l’on peut se demander pourquoi nos experts en explications sociologisantes ne le reconnaissent pas comme un membre éminent de leur confrérie.
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