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Hidalgo: la mandature de tous les dangers

Une tribune libre de Valérie Montandon, Conseillère de Paris et Conseillère régionale LR d’Ile-de-France


Hidalgo: la mandature de tous les dangers
Anne Hidalgo, pour l'inauguration de l'extension de la ligne 14 du métro, Paris, 14 décembre 2020. © Stephane Lemouton -pool/SIPA Numéro de reportage: 00995921_000054

Paris navigue à vue. Alors que sa coque est percée de toutes parts, son capitaine regarde ailleurs. Anne Hidalgo a les yeux ancrés sur une rive plus lointaine, celle des élections présidentielles. Et pour rejoindre l’autre rive, elle tente de garder à bord de son équipage de fortune ses alliés écologistes, quitte à plonger Paris dans l’abîme.


Des dépenses qui explosent 

Le naufrage prévisible est d’abord économique. En cette période de crise sanitaire, les déflagrations se ressentent particulièrement en raison de la forte dépendance de la capitale au tourisme, qu’il soit de loisirs ou d’affaires. Le plan de soutien pour l’économie parisienne lancé par la municipalité n’est pas à la hauteur des enjeux. Depuis plusieurs années, la mairie de Paris est dans l’incapacité à dégager des marges financières et à maitriser ses dépenses. En effet, depuis 2013, nous subissons une augmentation considérable des dépenses, celles de fonctionnement ont augmenté de 12%, tandis que celles de personnel connaissent une hausse de 18%. Résultat ? Avant même la crise du Covid-19, notre dette se situait à près de 64% par rapport à 2013. Aujourd’hui, il semble se diriger vers une hausse de 93% d’ici fin 2021!

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Mais comme si cela ne suffisait pas, les écologistes ont utilisé le prétexte de la crise sanitaire pour accélérer les mesures radicales contre les mobilités (hors vélos), sans concertation, apportant un coup fatal aux commerces qui avaient miraculeusement résisté aux grèves, manifestations massives et confinements. Toujours prisonnier des écologistes, l’exécutif parisien se trouve dans une impasse face à la question du déploiement de la 5G. Il jongle avec un moratoire qui ne porte pas son nom et entraine la capitale dans un retard sur le déploiement de cette technologie qui recèle pourtant un fort potentiel de développement pour les acteurs de l’économie parisienne.

Une myriade d’accommodements concédés par Anne Hidalgo

Le naufrage est également moral. Cela prend la forme d’une noyade des valeurs de la République où les alliances d’Anne Hidalgo méritent une clarification. Les déclarations de la Maire de Paris affirmant que « les écologistes d’EELV ont un problème de rapport à la République » lui imposent de faire un choix de cohérence concernant le maintien de ces mêmes élus au sein de son exécutif municipal. Tous les messages de la majorité sont actuellement brouillés, comme lors de l’intervention indécente des Verts lors du débat sur l’instauration d’un lieu dédié à la mémoire de Samuel Paty, ou contradictoires voir agressifs lorsque sont évoqués les forces de l’ordre, le préfet de Police ou le ministre de l’Intérieur.

D’autres accommodements concédés par Anne Hidalgo ont d’ailleurs des conséquences lourdes en termes de sécurité et de liberté. Pour satisfaire l’idéologie de ses alliés, la Ville refuse l’armement de la future police municipale au péril de la vie des futurs agents. Ces derniers revêtiront l’uniforme… sans les armes létales. Ils risquent ainsi de devenir des cibles potentielles ne pouvant assurer ni la protection des Parisiens, ni la leur, face à des individus toujours plus violents et armés ! L’exemple de la neutralisation d’un terroriste à Nice par la police municipale est pourtant probant.

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Enfin, Anne Hidalgo laisse les écologistes installer insidieusement une idéologie autoritaire et punitive. Elle accède aux demandes de contrôles de lieux culturels et de budget « genré » par la modulation des subventions fondées sur les nombres d’artistes ou œuvres féministes, et ce au mépris de la liberté de création et de diffusion. On ne peut que déplorer une vision aussi sectaire sans discernement, et surtout sans œuvrer concrètement à la reconnaissance du talent des femmes.

Les Verts ou l’écologie dévoyée

Si seulement les écologistes défendaient la cause dont ils ont si habilement su usurper le nom, c’est-à-dire l’écologie. Mais c’est loin d’être le cas ! Le 12e arrondissement, territoire sacrifié aux Verts en dépit du choix des électeurs, est illustratif des effets du pacte entre Paris en Commun et les écologistes. Au-delà de la question du respect du choix démocratique des électeurs, ce sont les renoncements de la part des protagonistes qui interrogent. Ainsi, au fil des premiers conseils municipaux, les écologistes entérinent les projets de densification du portefeuille du 1er adjoint à la Maire de Paris, en charge de l’Urbanisme, lesquels vont pourtant à l’encontre de l’urgence climatique et de leurs promesses de campagne. En contrepartie, la maire du 12e Emmanuelle Pierre-Marie semble avoir les mains libres pour distiller une idéologie de déconstruction de notre société et de notre culture à l’instar de la création des cours de récréation dites « Oasis » dans les écoles. L’urgence étant d’empêcher les petits garçons de jouer au foot car ils prendraient trop de place pour le faire ! Quelle tristesse si le féminisme s’exprime de la sorte aujourd’hui !

Pour résumer, cette alliance produit ce qu’il y a de plus caricatural alors que dans le même temps sont éludés les vrais problèmes des Parisiens, toujours plus nombreux à quitter la capitale au rythme de 12 000 par an. Les véritables enjeux écologiques autour de projets innovants et de solutions technologiques alliant croissance économique et défense de l’environnement sont ignorés. Un proverbe chinois dit que « la mer la plus profonde a un fond, la montagne la plus haute a une cime ». À Paris, au sixième mois du nouveau mandat d’Hidalgo, nous craignons un abysse colossal.



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Conseillère de Paris, conseillère régionale Ile-de-France

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