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France Inter: et si on invitait des gens de gauche?

Le confort de l'entre-soi


France Inter: et si on invitait des gens de gauche?
Image: JOËL SAGET / AFP

Sur France Inter, les policiers en prennent pour leur grade… La radio de service public s’en donne à cœur joie sur la « violence policière ». À gauche toute! Lundi 30 novembre, entre 8h20 et 8h50, ça se passe comme ça sur France Inter


Dans l’émission matinale de France Inter[tooltips content= »Le 7/9 par Nicolas Demorand, Léa Salamé. »](1)[/tooltips] du lundi 30 novembre, lors du Grand entretien, étaient reçus deux invités: Sebastian Roché et Henri Leclerc. Oh ils ne débattirent de rien tant ils étaient d’accord sur tout ! et en particulier, sur le fait que les violences policières, ça suffit.

Les policiers cloués au pilori 

Sebastian Roché est chercheur au CNRS. Il est sociologue et criminologue. Il sait de quoi il parle. Ses recherches l’ont amené à faire des constatations d’importance sur « l’autorité ». Combien de jours, de semaines, de mois de travail pour parvenir aux conclusions qui vont suivre ? Combien de livres lus ? Combien de rapports ? Nous ne savons pas. Mais, visiblement, le chercheur y a trouvé le nécessaire à bricoler des âneries: «Une grande partie des Français refuse la violence policière. Dans nos sociétés, de plus en plus, on refuse que les autorités soient violentes: que ce soient les maris dans leurs couples, les prêtres vis-à-vis des enfants, ou les policiers. Aujourd’hui, le fait d’appartenir à une autorité n’autorise plus la violence.»

Pas d’amalgame ! sauf quand cela sert les démonstrations les plus désolantes. Violences policières, violences conjugales, patriarcat et pédophilie dans l’église à peine sous-entendue s’empilent afin de parfaire la figure du monstre autoritaire que combat «la société». Les maris et les prêtres seront contents d’apprendre qu’ils appartiennent à une « autorité ». Et sûrement nostalgiques du temps où cette « autorité » les autorisait à être violents. Cela remonte assurément, aurait dit Vialatte en riant sous cape, à la plus haute Antiquité.

La novlangue de gauche

Habitués à toutes les malversations intellectuelles, Nicolas Demorand et Léa Salamé n’ont pas cru bon de relever cette ineptie. Comme ils ne relèveront pas celle de Claude Askolovitch lors de sa toujours déroutante revue de presse : « Mars Actu jette le doute sur la rigueur de l’État, et sur nos peurs aussi, en racontant un collégien de 14 ans qui a été mis en examen pour apologie du terrorisme et chassé de son collège (marseillais) qu’il avait effrayé, affirmant qu’il connaissait le meurtrier du professeur Paty, et qu’il aurait fait comme lui ; mais vu de près ce grand dadais afghan parle si mal français, pensait-il ce qu’il a dit, l’a-t-il seulement dit, on a peur et on doute. » Tout devient curieux quand Askolovitch s’en mêle: pourquoi et comment cette histoire jette-t-elle un « doute sur la rigueur de l’État » ? Comment le site Mars Actu s’y prend-il pour « jeter un doute sur nos peurs » ? Et qu’est-ce que cela veut dire ? De quoi avons-nous peur: de l’État, du terrorisme, des propos du collégien ? De quoi doutons-nous: de l’État, de la véracité des propos du « grand dadais » ? L’askolovitchien reste décidément une langue difficile à décrypter.

Comme le sociologue, criminologue, et sûrement un peu décryptologue Sebastian Roché n’était plus là au moment de cette revue de presse, il n’a pas pu apporter son éclairage.

C’est bien dommage. Nous passons vraisemblablement à côté d’explications dévastatrices et hallucinantes. Vivement que France Inter convie à nouveau ce chercheur du CNRS qui, il y a peu, déclarait de façon assurée qu’« il n’y a en France aucun mécanisme d’ensauvagement »…

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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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