L’idée d’avoir un robot comme psy germe dans les esprits…
On ne sera guère étonné d’apprendre que 2020 aura été l’année la plus stressante pour les salariés à travers le monde. Une étude conduite dans 11 pays par Oracle, la multinationale américaine, un des leaders dans la technologie de l’information, et Workplace Intelligence, un cabinet de consultants en ressources humaines, révèle que 78 % des 12 000 personnes interrogées considèrent que la pandémie a eu un impact négatif sur leur santé mentale. Ce qui est plus surprenant, c’est que 82 % croient que l’intelligence artificielle est mieux à même de répondre à leurs besoins en termes de santé mentale que d’autres êtres humains. Aussi 68 % des salariés interrogés préféreraient-ils parler de leurs problèmes à un robot qu’à leur manager, tandis que 80 % sont tout à fait ouverts à l’idée d’avoir un robot comme psy.
Le management moderne aime se dire à visage humain
L’avantage des robothérapeutes est que ceux-ci ne portent pas de jugement sur le salarié et ne risquent pas de considérer l’aveu d’un problème de santé mentale comme une faiblesse. La gêne et la honte que nous pourrions ressentir devant un autre être humain nous sont épargnées quand nous nous confions à un chatbot ou « agent conversationnel », pur produit d’un algorithme. Déjà, en 1966, un programme informatique en langage naturel, Eliza, a été développé au célèbre Massachusetts Institute of Technology afin de simuler les échanges entre un psychothérapeute et son patient selon l’approche du grand psychologue de l’époque, Carl Rogers. Malgré les capacités linguistiques très limitées de ce programme et son manque total d’intelligence et d’empathie véritables, Eliza arrivait non seulement à maintenir des interactions avec des êtres humains, mais à en convaincre certains qu’il comprenait leur cas et éprouvait de la sympathie pour eux.
Le management moderne aime se dire à visage humain. Dommage : les salariés préfèrent un visage d’automate.