Dans le monde universitaire on continue de brandir la liberté académique et les combats pour l’émancipation, plutôt que de dénoncer les dérives de la pensée indigéniste, racialiste et « décoloniale ».
Le 22 octobre, Jean-Michel Blanquer déclare sur Europe 1 que l’islamo-gauchisme « fait des ravages à l’université ». Suscitant dès le lendemain une réaction de vierge outragée de la Conférence des présidents d’université qui fait part de son émotion et jure ses grands dieux que « non, les universités ne sont pas des lieux d’expression ou d’encouragement du fanatisme » et qu’elles ne « sauraient être tenues pour complices du terrorisme ». Tous les universitaires ne partagent pas ce point de vue irénique : le 31 octobre, paraît dans Le Monde le « manifeste des cent », qui compte aujourd’hui 250 signataires parmi lesquels figurent nos plus grands intellectuels : Marcel Gauchet, Pierre Nora, Gilles Kepel et bien d’autres. Ils dénoncent « les idéologies indigéniste, racialiste et “décoloniale” » qui nourrissent, selon eux « une haine des “Blancs” et de la France » et évoquent « un militantisme parfois violent » qui « s’en prend à ceux qui osent encore braver la doxa antioccidentale et le prêchi-prêcha multiculturaliste ». Ils demandent donc « des mesures de détection des dérives islamistes ».
Réplique des adeptes de l’accommodement
Le 4 novembre, les adeptes de l’accommodement répliquent, toujours dans Le Monde, par une tribune qui récolte environ 2 000 signatures, ce qui laisse penser que le rapport de forces est plutôt favorable à cette tendance. Brandissant la liberté académique, et leur constant combat pour l’émancipation (mais de qui et de quoi ?), ils reprochent à leurs collègues de faire « appel à la police de la pensée » et de pratiquer la censure. Sauf que ce ne sont pas les gauchistes qui sont interdits de parole dans certaines facs, mais Alain Finkielkraut, Mohamed Sifaoui, Philippe Val, Sylviane Agacinski ou encore le linguiste Jean Szlamowicz, coupable d’écrire dans « ce torchon raciste et sexiste qu’est Causeur ». En clair, le camp du déni persiste… et signe.
Quant à la ministre de l’Enseignement supérieur, elle ignore avec détermination ce qui se passe dans nos facs.