Nous sommes tous des Juifs viennois et tous les Juifs viennois sont des « sales Français » ! Une fraternité scellée par le sang versé.
Le 12 mars 1938 des loups entrèrent dans Vienne. Leur chef les suivit peu de temps après. Et subjuguées les foules autrichiennes crièrent « Heil Hitler ». Commença alors pour les Juifs de la ville un long calvaire. On les humilia en leur faisant nettoyer les trottoirs avec une brosse à dents.
Puis comme des millions d’autres, ils prirent le chemin des chambres à gaz. Vienne n’a pas oublié le 12 mars 1938. Elle n’a pas oublié non plus que le chef des loups était autrichien.
En ce 2 novembre 2020, d’autres loups sont entrés dans Vienne. Comme ceux d’il y a 80 ans il leur faut tuer, ou essayer de tuer des Juifs. Ils sont d’une souche qui prospère dans le monde arabo-musulman. Ils tuent des Juifs, des mécréants, des chrétiens, des Français car ils ne sont pas très regardant dans le choix des agneaux à dévorer.
On assassine devant une synagogue à Vienne, on égorge dans une basilique à Nice. L’occasion de se rappeler que l’Église est fille de la Synagogue. Pas sûr que nos évêques aient envie d’en témoigner.
Les loups en France portent les noms de Kouachi, de Coulibaly, d’Azorov. Ceux de Vienne portent des noms qui sonnent pareil. Ils sont frères. Et en nous tuant, ils nous rendent frères.
Et maintenant pendant quelques instants, récitons le kaddich. « Ô gardien d’Israël qui ne dort et ne s’assoupie pas, nous sommes le peuple de tes pâturages et l’agneau qui mange de ta main. Protège-nous par ton amour. Et si dans notre deuil, notre solitude et nos moments de désolation nous perdons notre chemin, ne nous abandonne pas ».
Ces paroles auraient pu accompagner le colonel Beltrame et Samuel Paty.
P.-S. Une information de dernière minute : 600 migrants viennent de débarquer à Lampedusa. A votre avis ça n’a rien à voir avec Vienne ?
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !