Le comédien François Cluzet s’est emporté contre Fabrice Luchini, l’accusant de tenir un discours populiste. Le tort de ce dernier est d’avoir récemment critiqué l’action du gouvernement, qui fait souffrir les acteurs du secteur culturel.
Le monde de la Culture n’échappe pas au couvre-feu imposé par le gouvernement. Depuis samedi, il est impossible de se rendre dans un théâtre, une salle de cinéma ou de spectacle, après 21 heures. Une situation qui inquiète ou indigne de nombreux artistes, producteurs ou propriétaires de salles. C’est le cas de Fabrice Luchini, acteur aux multiples facettes, qui se produit actuellement sur la scène des Bouffes Parisiens pour jouer son spectacle « Des écrivains parlent d’argent ». Le 16 septembre, dans une interview donnée au Figaro, il s’inquiétait de la survie des petits théâtres, car le couvre-feu serait « un arrêt de mort » pour eux.
Il a aussi publié une vidéo sur Instagram dans laquelle il affirme n’avoir « plus envie d’aimer ce gouvernement ». Il argumente: « On vit une chose terrifiante : on ne comprend pas ce que le gouvernement fait, la panique de Véran, l’accent de Castex qui s’éteint. C’est morbide, c’est sordide ». On savait que Luchini ne connaissait pas la langue de bois.
François Cluzet préfère l’opinion des experts
Mais cela n’est pas du goût de François Cluzet, acteur français qui partageait la tête d’affiche avec Omar Sy dans le film « Intouchables ». Reçu sur RTL vendredi, il a demandé à Fabrice Luchini de cesser de prendre position sur un sujet aussi sensible, l’accusant de répandre des propos populistes. Avec des mots d’une rare élégance : « On est déjà dans une période assez anxiogène, on n’a pas besoin qu’il y ait un tas de connards qui viennent dire n’importe quoi. »
Pour François Cluzet, Fabrice Luchini et d’autres personnalités publiques, qui critiquent ouvertement l’action gouvernementale, n’ont pas les compétences pour le faire. Il raille celui qui se produit aux Bouffes Parisiens, il aurait ainsi rejoint « la cohorte de ceux qui ont fait des études, qui sont très compétents ». « Il faut Luchini comme Premier ministre, il faut aussi Bigard ministre de la Santé, faut prendre Pascal Praud aux affaires étrangères et Zemmour à l’intérieur. Voilà des gens qui savent de quoi ils parlent ! », s’est moqué l’acteur, qui préfère faire confiance aux spécialistes.
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Fabrice Luchini guidé par le populisme
François Cluzet estime que Lucchini ne devrait pas critiquer le gouvernement, mais n’hésite pourtant pas à prendre lui-même des habits… de politologue pour dénoncer le populisme qui se cacherait derrière les critiques de Luchini : « Par populisme, par facilité, il y a toujours trois ou quatre cons qui viennent dire qu’il ne faut pas les écouter (les mesures du gouvernement). Mais ferme-là ! »
Fabrice Luchini rejoint ainsi la cohorte des personnages médiatiques honnis des oukases de la bonne pensée : Jean-Marie Bigard, déjà qualifié de « gros beauf » et « d’abruti total » par François Cluzet le 27 septembre ; Eric Zemmour, l’essayiste qui suscite les hauts cris ; ou Pascal Praud, qui a le malheur de donner à son émission L’heure des Pros une trop grande liberté de ton. Pour François Cluzet, les jeux sont faits : Fabrice Luchini a rejoint cette caste des « Intouchables ».
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