Il manquait une rubrique scientifique à Causeur. Peggy Sastre vient désormais combler chaque mois cette lacune. À vous les labos!
« Il faut réagir, on ne peut pas rester comme ça. » L’inquiétude dans la voix qui m’accueille sur Skype en ce soir de septembre n’est pas feinte. C’est celle d’Andreas Bikfalvi[tooltips content= »Tous les chercheurs cités dans cet article expriment leurs opinions personnelles et non celles d’une quelconque institution à laquelle ils sont affiliés. »](1)[/tooltips], éminent spécialiste franco-allemand de la biologie du cancer rattaché à l’université de Bordeaux et à l’Inserm, où il dirige une unité de recherche. Au sein de cette vénérable institution, il siège également dans la commission scientifique spécialisée « Pathologie du développement, hématologie et cancérologie » à laquelle il vient de consacrer une longue journée d’examen de dossiers, ce qui explique l’heure tardive de notre entretien. Pour autant, il ne désarme pas. « C’est dément, c’est complètement fou, martèle-t-il, le problème est gigantesque. »
Ce qui agite Bikfalvi ? Le même tourment qui lui a fait rédiger quelques semaines plus tôt une tribune à destination de Science et Nature avec Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS et expert en biologie végétale : la « racialisation » des STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). Le mouvement fermentait aux États-Unis depuis un petit bout de temps, mais s’est accéléré comme jamais avec la mort de George Floyd aux mains de la police
