Depuis 2007, le Cape Party milite pour l’indépendance du Cap-Occidental en Afrique du Sud
C’est ici que les premiers Afrikaners ont débarqué au cours du xviie siècle et se sont établis en colonie. Le Cap-Occidental est reconnu pour être le premier terroir viticole et touristique de l’Afrique du Sud. Une province que se partagent pas moins de neuf ethnies différentes. Créé en 2007, le Cape Party milite pour que cette province fasse sécession du reste de l’Afrique du Sud. Jusqu’ici, ce mouvement fondé par Jack Miller, un businessman blanc, a toujours obtenu des résultats médiocres. Début septembre, le Cape Independence Advocacy Group (CIAG), un lobby, a publié un sondage explosif sur la question. En effet, contre toute attente, 47 % des personnes interrogées souhaitent que cette proposition soit soumise à référendum quand 36 % demandent purement et simplement que l’indépendance soit proclamée.
Dans la seule province qu’elle gouverne, l’Alliance démocratique, premier parti d’opposition au Congrès national africain (ANC) de feu Nelson Mandela, a d’ores et déjà balayé toutes demandes en ce sens. Pour Pierre de Vos, un référendum ne peut avoir lieu que si le président de la République le décide. « Le défaut de ce plan est qu’il est simplement irréalisable », affirme ce professeur de droit constitutionnel à l’université du Cap. Pour beaucoup d’analystes, il s’agit là d’une tentative désespérée d’Afrikaners extrémistes qui tentent d’établir un volkstaat. Mais pour Jack Miller, l’État du Cap de Bonne-Espérance n’est pas un fantasme. Dans son combat, il a été rejoint l’année dernière par Khoebaha Calvin Cornelius III, le roi des Khoisans, qui souhaite établir sa propre monarchie indépendante. Jack Miller se justifie en dénonçant « la prise en otage par un système politique qui continue d’ignorer la liberté humaine, pille les ressources au profit de quelques-uns et persécute divers groupes de personnes », niant tout racisme. Restent que 65 % des Blancs soutiennent cette sécession quand 84 % des Noirs la rejettent.