La violence est le langage des barbares
« Regarde bien sur les côtés, en haut et en bas, car on va venir te crever quand tu ne t’y attendras pas, espèce d’enc… de ta race ». Qui est l’auteur de cette missive poisseuse? Un ado sur Twitter aux lubies djihadistes depuis sa chambre? Un barbu échauffé par le procès de Charlie-Hebdo?
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Il semblerait que cette fois, ce soit l’œuvre d’un courageux anonyme très remonté contre les Arabes. Depuis quelques-mois, le maire PCF de Stains (Seine Saint-Denis), Azzedine Taïbi, se plaint de recevoir un florilège de prose de la même nature sur les réseaux sociaux ainsi que par téléphone et par courrier.
Un élu français au service des Palestiniens
Réélu haut la main par 57,89 % des voix au… premier tour, Azzedine Taïbi a accédé à la célébrité dans tout le pays à travers l’inauguration cet été dans son fief d’une fresque à la gloire d’un certain Adama Traoré. La goutte de trop? Toujours est-il que sur son compte Twitter, il s’avère que le maire n’hésite pas à enjoindre le ministre des Affaires étrangères à en faire plus pour les tendres Palestiniens opprimés par le perfide Israël, qu’il « apporte son total soutien à Danièle Obono » face « à l’extrême droite et Valeurs actuelles », qu’il s’affiche volontiers en compagnie d’Eric Coquerel ou de Jean-Luc Mélenchon, bref qu’il est, comme le qualifie Eric Coquerel lui-même, un « maire militant » qui se sent investi d’une mission qui outrepasse amplement ses seules fonctions d’élu.
«Sale race », «parasite », «terroriste », « bougnoule », « on doit vous trancher la gorge ». Voilà le niveau de lexique des dizaines de menaces qu’il a confié avoir reçues, et pour lesquelles il a porté plainte. Selon une vieille maxime, l’insulte serait l’argument final de celui qui ne trouve plus rien à dire. On y ajoutera les menaces et agressions. Quelles étaient les raisons invoquées par le sauvageon Mehdi pour avoir molesté Eric Zemmour dans la rue? « Il est beaucoup trop fort » en tant qu’orateur.
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La violence est le langage des barbares à court d’arguments et personne, au nom de ses idées, n’a à risquer de vivre la peur au ventre.
Surtout si vous n’êtes pas d’accord…
«Quand je rentre tardivement, je me dis qu’un taré pourrait passer à l’acte », a confié Azzedine Taïbi au Parisien. Trêve de sermon!, pensez-vous peut-être: après tout, Azzedine Taïbi étant inféodé à Jean-Luc Mélenchon, celui-même qui a trahi ses anciens camarades de Charlie pour faire des mamours à ses nouveaux « frères » barbus, c’est un juste retour de bâton; qu’il se débrouille avec ses menaces de mort et qu’on passe à autre chose. Sauf que ceux qui insultent copieusement Azzedine Taïbi le font au nom de la sauvegarde de la civilisation française, au nom de cette nation qui, forgée tant par l’épopée de Roland que par les Lettres persanes, brille encore dans le monde pour sa réputation de panache mêlé au sens de la courtoisie et des bonnes mœurs.
On ajoutera qu’à l’heure du procès de l’attentat de Charlie-Hebdo, être Français, c’est plus que jamais sauver l’esprit de cette phrase attribuée à tort à Voltaire et presque tiédasse tant elle a été rabâchée mais néanmoins si juste: « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ». Nous non plus à Causeur, nous ne sommes pas d’accord avec le cinquième des idées d’Azzedine Taïbi mais nous ne prendrons jamais le parti des barbares anonymes qui le menacent pour le faire taire. S’il n’est sans doute pas un fervent lecteur de notre magazine, qu’il soit assuré de tout notre soutien dans cette épreuve.
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