Nuit d’insomnie. Je me branche sur Radio Notre-Dame, certain d’y trouver un sommeil céleste, et rapide. Quelle n’est pas ma surprise de tomber sur un dialogue complice entre potiche baptisée et « grand maître » bouddhiste, professeur dans une école dont il est également le directeur (ce qui facilite les choses, n’est-ce pas). Pour des raisons de confidentialité bien compréhensibles, nous appellerons ce dernier le lama Sabactani.
Donc, ledit Dennis Gira, notre guru ensafrané, est à fond dans le lévitement du réel : seul un psy encore plus fou que lui pourrait dire son terrible secret. Et pourtant, ce lama-là va nous cracher deux vérités, si profondes, que parfois on n’arrive pas à remonter :
– Ne croyez pas tout ce qu’on vous dit (jusque là, j’arrive à suivre).
– Les mots qu’on nous prête n’ont pas le même sens qu’en Occident !
Alors là, je reste coi : c’est aussi les kumquats qui traduisent, non ?
Heureusement le lama brise mon silence gêné, pour enfin nous révéler le fond du fond : la double voie de ce fameux Octuple Chemin qui ne mène à rien.
Et voilà ! « C’est pas plus compliqué que ça », comme dirait ce comte de Sponville. Pour peu qu’on se fixe cet ambitieux objectif, les moyens sont simples, et au nombre de deux :
1. Dépasser l’illusion du « moi » ;
2. dépasser l’illusion de la « permanence ».
Ni être personnalisé, ni permanence dans l’être : le bouddhisme nous enseigne une philosophie de l’impermanence dans le non-être. Autant dire Rien, ou très peu pour moi. « C’était Radio Notre-Dame, Mesdames et Messieurs ! Place maintenant à Fréquence Protestante avec le pasteur Verdâtre… »
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