Les carnets de Roland Jaccard
Ce 9 juin 2020
Au courrier ce matin le roman de Jean-Paul Enthoven : Ce qui plaisait à Blanche. D’un classicisme raffiné, d’une érudition qui désarçonnera les jeunes générations, d’un snobisme élevé au rang des beaux-arts. Avec des réflexions philosophiques qui m’enchantent. Par exemple, sur ce qui reste de la vie quand on prend conscience que tout ce que l’on vivra jusqu’à son dernier jour, le meilleur comme le pire, a déjà été vécu. « Ce moment, écrit Jean-Paul Enthoven, où l’on sait que toutes les sensations à venir, bonnes ou mauvaises, ne seront jamais que la répétition de sensations anciennes et déjà éprouvées. Le reste de la vie, c’est ce qui advient quand, par un décret du destin, rien d’inédit ne peut plus surgir dans l’existence. Ni un paysage. Ni un être. Ni un désir. Ni un chagrin. » Il faut être tenté par la déchéance et imprégné de Benjamin Constant, de Proust et de Cioran pour apprécier à sa juste valeur ce roman hors du temps de l’ami Enthoven. C’est ma première impression, mais comme chacun le sait, la première impression est presque toujours la plus juste. Les « unhappy few » seront comblés par ces adieux à la littérature d’Enthoven. Les autres se perdront dans les brouillards d’un temps jamais retrouvé.
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Je suis toujours troublé par ces jeunes filles, souvent des adolescentes
