Vendre la Jaconde et d’autres trésors français, pour nous sauver de la crise post-Covid?
Le temps est peut-être venu de vendre la France au poids.
L’option est à considérer pour un pays ployant lourdement sous des siècles d’histoire. Comme le temps est au déboulonnage des statues et que les grandes figures de notre passé ne valent plus bézef aux yeux de beaucoup de nos contemporains, il y a peut-être un coup économique à jouer, d’autant que les cours du bronze et du cuivre sont à leur plus haut. Cinq tonnes de Colbert en bronze peuvent vous payer une maison de campagne dans le Lubéron. Douze tonnes du général Lyautey dans un alliage métallique avantageux, et c’est la fortune ! À moins qu’elles soient refondues en monuments à la gloire de Yannick Noah, Assa Traoré ou Omar Sy…
A lire aussi, Driss Ghali : La repentance, un passe-temps pour gosses de riches
Pour sauver le pays de la crise post-Covid, nous pouvons aussi vendre à l’étranger les plus grands chefs-d’œuvre de notre patrimoine ! C’est du moins ce que défend sans rire un startuppeur débridé dans une tribune titrée « Et si on vendait la Joconde pour aider le secteur de la culture ? » Sur le site du journal Usbek & Rica, Stéphane Distinguin propose de céder le chef-d’œuvre au marché international de l’art. Rassurons-nous : même vendue, La Joconde pourrait conserver son ombre fantomatique grâce à la « blockchain » et aux outils de la « cryptomonnaie » : « On pourrait envisager de “tokeniser” La Joconde, il s’agirait alors de créer une représentation numérique d’un actif sur une blockchain. Encore plus schématiquement, ce serait un peu comme créer une monnaie dont le sous-jacent serait notre tableau afin d’en permettre la gestion et l’échange de pair-à-pair, de façon instantanée et sécurisée. » Le caractère incompréhensible de ces paroles en accroît le charme.
A lire ensuite: Usbek & Rica: n’ayez pas peur des réseaux sociaux!
Traduisons : pour le chantre de la nouvelle économie, vendre Mona Lisa serait une opportunité commerciale et culturelle : « Permettre au Louvre et à tant d’autres institutions de montrer leurs œuvres au plus grand nombre en générant des excédents, c’est moins prendre un risque qu’être à la hauteur de l’époque. »
Pas de doute, il est de son temps.