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Inrocks around the bunker

Pas besoin de loi Avia quand on a "Les Inrocks"


Inrocks around the bunker
© D.R.

Les Inrocks ont tranché : internet doit penser clair et marcher droit!


N’écoutant que son courage, début juin, dans une grande enquête au ton indigné, l’hebdo de la gauche culturelle les Inrocks a révélé l’existence d’une communauté virtuelle de 22 000 réacs osant prendre en dérision « des militant·es pour des causes progressistes comme le féminisme, l’antiracisme, ou encore les droits LGBTQI ». Sur Facebook, le groupe « Neurchi de Social justice warriors » (traduisez littéralement : « chineurs de justiciers du Net ») brocarde en effet les lubies postmodernes comme l’écriture inclusive, la « non-mixité choisie » ou les hommes enceintes. Usant de tous les procédés à la mode (à commencer par les « mèmes », ces images détournées façon roman-photo), ces chineurs se sont attiré les foudres de militants diversitaires peu amateurs de second degré.

A relire: Réseaux sociaux: Big Brother, c’est nous !

Ces belles âmes ont transmis aux Inrocks une anthologie des commentaires glanés sur le groupe Facebook incriminé : « enculé de chauve », « bougnoule infiltré », « niakoué », « ta gueule la grosse », « baise ta mère salope »… Les mêmes précisent que l’écrasante majorité de ce sous-groupe droitard serait masculine et blanche, ce que réfute leur porte-parole Adam : « Rien qu’au sein de l’équipe de modération, sur huit, un·e est non binaire et polyamoureuse, un homosexuel, et moi je suis juif. » Il s’y trouverait même des esprits progressistes tellement las des excès de leur propre camp qu’ils préfèrent se payer une bonne tranche de rire plutôt que de prêcher la bonne parole. Voilà bien trop de mauvais esprit au goût de certaines féministes ! Après la publication de l’enquête des Inrocks, les plus zélées ont enjoint à leurs ouailles de signaler le groupe Facebook pour « discours haineux ». Résultat : il n’a pas fallu longtemps aux équipes du réseau social pour fermer définitivement le groupe privé. La morale de cette histoire, c’est que la Toile n’a pas besoin de la loi Avia pour censurer les déviants.

Les « révélations » de nos confrères des Inrocks.

A lire ensuite: Indécise et couarde, voilà la gauche Laurent Joffrin!

Été 2020 – Causeur #81

Article extrait du Magazine Causeur




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