Andrea, ancien militant de droite un peu extrême et Laura, militante des droits de l’homme n’avaient pas grand chose en commun. Ils faillirent déjouer les pronostics et se marier, avant que Laura ne découvre le passé trouble de son compagnon. Récit
En Occident, le mariage est aujourd’hui moins une institution qu’un contrat. Si bien que chacun est libre de donner et de retirer son consentement au gré de ses envies. À Vicence (Vénétie), Andrea, 40 ans, en a fait l’amère expérience. Ce professeur de sport était tombé sous le charme de Laura, 31 ans, sur un ferry pour la Sardaigne. Le sportif, ancien ouvrier et militaire revenu à la vie civile, et la militante des droits de l’homme employée dans le commerce électronique faisaient la nique à tous les déterminismes. Du coup de foudre en 2014 à 2017, le couple filait le parfait amour. Au point de vouloir se marier et vivre ensemble.
Et voilà qu’à six mois des noces, Laura découvre des photos et des documents compromettants dans les affaires de son futur époux. Vingt ans plus tôt, Andrea a en effet frayé avec l’extrême droite et été accusé d’avoir passé à tabac deux jeunes homosexuels avec ses camarades de jeu. Dénoncé, puis innocenté par la police, le jeune homme avait tourné la page. Révulsée par ces révélations, Laura s’est alors résolue à ne plus épouser son promis, le laissant néanmoins casser sa tirelire pour louer le restaurant de la noce et préparer le domicile conjugal.
À dix jours du mariage, elle annonce son refus de convoler en lui balançant son passé extrémiste au visage. Andrea tente désespérément de la reconquérir, clame ne jamais avoir fait de mal à une mouche et ne plus se reconnaître dans l’excité qu’il était. Las, la cérémonie est annulée. Dépité, l’éconduit n’a plus qu’une solution légale pour noyer son chagrin : porter plainte et espérer récupérer une partie de son pécule en invoquant une rupture tardive d’engagement. Le 29 mai dernier, le tribunal de Bologne a ainsi condamné Laura à lui verser 30 000 euros pour réparation du préjudice subi. On savait grâce à Frédéric Beigbeder que l’amour durait trois ans. On connaît désormais son coût : 30 000 euros.