« Le critique de cinéma, c’est l’inspecteur des travaux finis », disait François Truffaut. A l’heure où les salles de cinéma sont fermées, Jean Chauvet a trouvé quelques pépites en DVD à regarder chez soi.
Au comble de l’absurde
Les Espions, de Henri-Georges Clouzot
Édité par Coin de mire-Cinéma
Les éditeurs de DVD et de Blu-ray ne font pas forcément les efforts éditoriaux nécessaires, voire indispensables, pour attirer le chaland cinéphile et le détourner des géants tentaculaires de la VOD. C’est dire si, quand on en tient un qui se donne du mal, on ne le lâche plus. Coin de mire-Cinéma, c’est son nom, fait vivre une belle collection dédiée aux films classiques français en mêlant allègrement perles rares (Non coupable, de Didier Decoin), réjouissants nanars (La Grosse Caisse d’Alex Joffé, également connu sous le nom de Rapt à la RATP !) et autres nourritures roboratives (Porte des Lilas de René Clair). Une nouvelle salve d’après confinement fait ainsi se côtoyer le sombre – La Vérité, de Henri-Georges Clouzot – avec le foutraque – Le Monocle rit jaune de Georges Lautner. Mais arrêtons-nous plutôt sur un autre film de Clouzot, moins connu, parfois méprisé : Les Espions, réalisé en 1957 avec entre autres Peter Ustinov, Gérard Séty, Curd Jürgens, Louis Seigner, Gabrielle Dorziat et Véra Clouzot. Le redoutable journaliste, écrivain et scénariste Henri Jeanson avait la dent aussi dure que vache. Que n’aurait-il pas fait pour un bon mot ? Mais
