La mouvance des tenants du racialisme, manifestants contre les violences policières, pourfendeurs de la culture française qui ne se reconnaissent plus dans cette France « blanche et catholique » n’est ni forte, ni haineuse, ni déterminée. Elle emprunte simplement l’autoroute que nous lui ouvrons sans péage.
« L’émotion dépasse les règles juridiques » ! Non, ce n’est pas la conclusion d’un roman à l’eau de rose mais une déclaration du ministre de l’Intérieur. Christophe Castaner a en effet prononcé cette phrase sentencieuse à propos des manifestations illégales contre le racisme. Autrement dit, tolérance zéro face au racisme (ce qui est somme toute de bon sens), mais manifestement pas pour la délinquance devenue systémique dans certains quartiers.
Le soft power américain ne s’arrête pas au Big Mac et au cinéma
Sinon pourquoi parlerait-on de territoires perdus de la République ? Ces fameux territoires où d’autres lois s’imposent, celles des racailles, des communautés majoritaires, des maîtres chanteurs de la victimisation.
Le Français a la haine de lui-même. Culturellement mondialisé, politiquement européanisé, détaché peu à peu de ses racines et de sa culture, oublieux de ses traditions, il ressasse son passé colonialiste en se battant la coulpe…
« Ils » ont la haine. La haine est une émotion qui crée des droits au-dessus du droit. Logique. Et l’affaire George Floyd offre une occasion supplémentaire de l’exprimer en mettant odieusement en parallèle l’affaire Adama, délinquant issu d’une famille de délinquants, tragiquement (car une mort est toujours tragique) décédé à la gendarmerie de Persan à la suite de son interpellation musclée le 19 juillet 2016.
Rien à voir avec l’affaire Floyd si ce n’est la couleur de la victime, mais la mondialisation et le soft power américain ne s’arrêtent pas au Big Mac et au cinéma, ils s’imposent aussi dans les conflits et les luttes. Et puisque la lutte des classes est un vieux concept un peu blanc et surtout dépassé, passons à la lutte ethnique, plus tendance, ayant en outre le mérite de substituer au prolétariat qui a déserté la gauche une nouvelle forme d’opprimés. Ce serait dommage de s’en priver, n’est-ce-pas monsieur Mélenchon ?
Les citoyens issus des anciennes colonies vus comme des enfants
Mais ont-ils vraiment la haine, ces Black panthers d’opérette et tous ces antiracistes primaires qui ne voient le racisme que chez les Blancs ? Ceux qui parlent de racisés, renvoient toujours les personnes à leurs origines, traitent de vendus, de harkis, d’arabe de service ou de Bounty les citoyens attachés à ce pays mais dont la couleur ne rappelle pas celle de « nos ancêtres les Gaulois » ?
Non, ils n’ont pas « la haine ». La haine, c’est « nous », les white, les blancos, les gaulois, les Français « de souche », les européens, les Occidentaux, les françaouis, les faces de bidet, les anciens colonisateurs, les privilégiés blancs qui l’avons. Mais pas envers les immigrés, les enfants d’immigrés, les indigénistes ou les racialistes. Non, c’est envers nous-même qu’elle se manifeste.
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Le Français a la haine de lui-même. Culturellement mondialisé, politiquement européanisé, détaché peu à peu de ses racines et de sa culture par un appauvrissement réel de l’apprentissage de la langue et de l’histoire, dépossédé de sa souveraineté, oublieux de ses traditions, il ressasse son passé colonialiste en se battant la coulpe sans pour autant en oublier les réflexes. La France continue en effet de regarder les citoyens issus des anciennes colonies comme des enfants qu’il faut féliciter dès qu’ils alignent sujet-verbe-complément, flattant leurs cultures d’origine avec une outrance suspecte, s’abandonnant même à réécrire son propre passé à la lumière indigéniste.
Une chance pour nos ennemis
Il paraît que nous ne serions pas sorti du Moyen-Âge sans l’Islam qui a su conserver des textes grecs et apporter ses connaissances scientifiques, alors que nous étions victimes de l’obscurantisme de l’église, de ses moines félons et de nos rois barbares. Comment aurions-nous construit la France sans l’immigration du XXe siècle ? Et à présent, comment pourrions-nous continuer de briller mondialement sans la diversité qui vient enrichir notre culture somme toute un peu rance ?
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La mouvance des tenants du racialisme, manifestants contre les violences policières, pourfendeurs de la culture française qui ne se reconnaissent plus dans cette France « blanche et catholique » n’est ni forte, ni haineuse, ni déterminée. Elle emprunte simplement l’autoroute que nous lui ouvrons sans péage.
Cette France n’est pas puissante, c’est nous qui sommes faibles et tant que nous nous contenterons d’essuyer les crachats dont elle nous gratifie avec un revers de la main et un merci, elle continuera en brandissant un poing inutilement levé car il n’y a pas de combat quand il n’y a pas d’adversaire. Notre propre haine nous aveugle et nous conduit à la destruction. Nous avons programmé la nôtre alors de quoi pouvons-nous encore nous plaindre ? Pour être respecté, il faut être respectable.
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