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Quand le sexe devient mou, la morale devient rigide

Sexe, féminisme et philosophie


Quand le sexe devient mou, la morale devient rigide
James Stewart et Grace Kelly dans "Fenêtre sur cour" (1954) © Mary Evans/AF Archive.

Le billet du vaurien


En s’extirpant avec peine de son fauteuil, un ami me confia : « Me voici arrivé à l’âge où les raideurs se déplacent ».

Beaucoup d’hommes le pensent, mais rares sont ceux qui l’avouent à la femme de leur vie: « Aime-moi éternellement, mais ne sois pas triste si je te trompe trois fois par jour. »

Un dessin humoristique composé de deux vignettes juxtaposées montre un homme et une femme devant un grand miroir en pied. Tous deux sont d’apparence physique très banale. Dans un phylactère, le caricaturiste a représenté la manière dont ils se voient : la femme grosse, vieille et moche. L’homme comme un intermédiaire entre James Stewart et George Clooney. C’est une image assez réaliste, tragiquement réaliste, de la vision étonnamment irréaliste que les hommes et les femmes se font souvent, respectivement, d’elles-mêmes et d’eux-mêmes. Le shopping a encore de beaux jours devant lui. On comprend que ce soit l’activité préférée des femmes, après les soins accordés à leur corps et bien avant le sexe.

Camille Paglia m’assure qu’il n’y a pas de Mozart féminin, car il n’y a pas de Jack l’Éventreur féminin. En revanche, il y a trop d’empoisonneuses au propre et au figuré. Elles se désignent comme féministes. D’éternelles victimes qui n’auront de cesse de prendre une revanche qui leur semblera toujours bien pâle par rapport aux préjudices qu’elles ont subi.
Peut-on encore écrire que le sexe des jeunes filles, c’est leur petite monnaie ?

Cioran disait volontiers que sans la fausseté absolue du sexe faible, il ne se serait pas humilié à chanter le ciel. Comprenne qui pourra !

L’éternel quiproquo entre les femmes et les hommes : les unes veulent des lendemains sans aventure, les autres des aventures sans lendemain.

« L’erreur est humaine » se dit en japonais : les singes eux-mêmes tombent parfois des arbres.

Quand la philosophie acquière une quelconque autorité, elle meurt.

« Ne lire que du latin et du grec pendant quelque temps est la seule façon de désinfecter son âme », me dit cet ami. Bien vu, mais hélas trop tard pour moi : il ne me reste que des Schlager des années soixante pour remédier à l’écœurement du présent et quelques films. Le préféré de Kirk Douglas était : Seuls sont les indomptés . C’est aussi le mien.



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