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Sandouville: le coup de poignard de la CGT dans le dos de Renault

La CGT nuisible à la reprise de l'activité de notre fleuron national


Sandouville: le coup de poignard de la CGT dans le dos de Renault
Manifestation de la CGT le lundi 11 mai, à Rouen, devant la préfecture de la Seine Maritime © ROBIN LETELLIER/SIPA Numéro de reportage: 00961441_000004

Après l’épisode de Sandouville, le syndicat apparait de plus en plus comme dogmatiquement politisé et nuisible aux salariés.


Qu’un juge des référés du Havre ait ordonné la fermeture de l’usine Renault de Sandouville pour de simples questions de procédures mineures « non conformes » peut apparaître comme une incongruité judiciaire de plus, dans un palmarès qui commence à être sérieusement encombré. Pour exemples, le « mur des cons » du Syndicat de la magistrature ou les libérations régulières de malfaiteurs pour cause de procédures hors délai de juges somnolents… Mais que ce jugement du Havre fasse suite à une action venimeuse de la CGT a laissé pantois non seulement nos politiciens, mais la plupart des responsables économiques et autres syndicalistes directement intéressés.

« La posture de la CGT est irresponsable et infondée », a balancé Laurent Berger (CFDT) sur les ondes. Guillaume Ribeyre, délégué central CFE-CGC, premier syndicat chez Renault, précise que « Sandouville est l’un des meilleurs sites du groupe pour les mesures sanitaires », et il est bien placé pour le savoir. Quant au délégué syndical central de la CFDT-Renault, Franck Daoût, il est abasourdi : « C’est un véritable gâchis. Pour des raisons politiques et dogmatiques, on se retrouve avec une usine Renault bloquée pour au moins deux semaines. »

Le marché des VU fortement affecté

Comment un juge des référés, c’est-à-dire un juge de l’urgence, a-t-il pu en pleine « guerre » contre le Covid-19 – une drôle de guerre quand personne ne répond aux saboteurs – ordonner la fermeture d’une grande usine comme Sandouville, renvoyant chez eux 1 900 salariés et 700 intérimaires, une usine qui assemble des utilitaires dont le marché est très vivace ? De plus, ce juge du Havre n’aurait travaillé que sur dossier, ne serait même pas allé sur place à l’usine, pas plus qu’il n’aurait convoqué les parties concernées. Eu égard à l’importance du dossier, c’est ce qui s’appelle une justice expéditive !

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Que Sandouville se situe dans la zone industrielle du port du Havre où la CGT impose depuis toujours ses nuisances habituelles… Qu’elle s’y soit encore manifestée dernièrement avec une certaine brutalité à l’occasion de la réforme des retraites… Que Philippe Martinez qu’on ne présente plus ait longtemps sévi chez Renault et que Le Havre soit la ville du Premier ministre Édouard Philippe… Tour cela pour un simple problème de mails de convocation prétendument non reçus par des CGTistes du CSE (comité social et économique). Il y a vraiment de quoi se poser quelques questions de fond sur ce juge havrais. Tout comme sur celui de Nanterre qui s’est attaqué bille en tête à Amazon, également pour d’obscures raisons secondaires, sans compter les juges de la cour d’appel de Versailles, qui n’ont fait qu’atténuer à la marge les décisions irresponsables de ce tribunal de Nanterre qui a mis sur le carreau les 10 000 salariés d’Amazon en France. 

En France quand on veut embêter un employeur, on trouve toujours… ou on abuse du droit de retrait

Ce qui fait dire dans une interview au Point à un avocat spécialisé en droit du travail qui a voulu rester anonyme – un signe qui ne trompe pas sur la terreur que peuvent parfois inspirer ces juges imprévisibles, inconséquents et incompétents, ou tout simplement politisés – ces mots qui font peur : « Vous trouverez toujours dans les méandres du Code du travail quelque chose qu’un employeur n’a pas fait. Mais ce n’est pas cela la vraie vie. Les magistrats n’ont jamais travaillé dans une entreprise. Ils ne savent même pas de quoi ils parlent… »

Revenons à la CGT, ce coronavirus de l’économie française, et constatons pour commencer que le jusqu’au-boutisme de ce syndicat politisé à l’extrême n’est pas nouveau. Philippe Martinez, son « lider maximo » comme on l’appelle parfois en interne, n’avait-il pas déclaré fin mars : « J’ai l’impression que l’économie prime sur la santé […] Il n’y a pas besoin de fabriquer des bateaux, des avions, des voitures… Nous ne voyons pas l’utilité de ce genre de produits en ce moment. » Les coéquipiers du « Moustachu », autre sobriquet de Martinez, n’ont de cesse depuis des semaines de critiquer la réouverture des usines, pourtant timide. Ils acceptent apparemment que l’agroalimentaire puisse tourner mais pas « la fabrication de confitures », ni bien entendu l’assemblage des Trafic de Renault !

Petits rappels historiques

N’ayant pas obtenu du gouvernement ni de la justice la liste officielle des entreprises « essentielles », le Conseil d’État ayant jugé la chose « inextricable », la CGT en a profité pour multiplier les appels à la grève et recommander à ses adeptes d’exercer systématiquement le fameux « droit de retrait », encore une invention française dont elle s’est arrogé des extensions illégales et abusives. Inutile de se demander si la CGT est « essentielle » à l’économie française ! En vérité, cette CGT est une véritable secte stalinienne, une sorte de vieux virus social qui remonte à l’après-guerre et à la nouvelle organisation administrative du pays mise en place par un ministre communiste, Maurice Thorez, auquel le général de Gaulle avait bêtement confié la réforme de la fonction publique. Une très mauvaise idée. 

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Petit rappel historique : de Gaulle, ce grand homme, avait un énorme défaut, il refusait de s’occuper d’« intendance ». Sur les conseils de Staline lui-même, il avait nommé Thorez au gouvernement, croyant ainsi canaliser des communistes très énervés. Mauvaise pioche : rappelons que ce Thorez, alors « patron » du PCF, avait carrément trahi son pays dès l’année 1939 en désertant de son régiment et en allant se réfugier à Moscou. Condamné aussitôt pour « désertion en temps de guerre » et déchu de la nationalité française, il était resté pendant tout le conflit en Russie soviétique, bien à l’abri. De retour à Paris en novembre 1944, il avait obtenu grâce au piston de Staline une amnistie individuelle, faisant croire à l’opinion qu’il était resté en France dans la clandestinité durant toute la guerre, se faisant passer pour « le premier des francs-tireurs et des partisans français » et devenant le secrétaire général officiel du « parti des fusillés ». Une extraordinaire culbute médiatique comme on dirait aujourd’hui, pour un Parti communiste français qui avait commencé par trahir son pays en se rangeant derrière les soviets, alors alliés aux nazis jusqu’en juin 1941, avant de participer à la Résistance !

Le syndicalisme allemand est enviable

Donc, Thorez, libre de toute entrave, mettra en place, entre autres joyeusetés, deux des pires horreurs économiques qui n’auront cessé de miner les fondations du pays : le statut à vie des fonctionnaires d’un côté, et un statut voisin pour les cheminots qui fera plus tard tache d’huile sur les électriciens et gaziers et quelques autres organismes économiques protégés. Des statuts communistes qui tiennent toujours trois quarts de siècle plus tard ! Philippe Martinez, en réalité, n’est que le dernier héritier de la longue histoire des communistes français depuis 1946, la CGT ayant résisté à tout depuis lors, y compris à la débandade du PCF, qui s’est réfugié dans quelques petites villes et villages de l’Hexagone pour pouvoir continuer d’exister.

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Il est souvent question ces temps-ci de comparer l’état de santé des économies française et allemande, mais on oublie toujours de rappeler que la France a un handicap sérieux dans ce duel car il n’existe pas de syndicat communiste en RFA, ni de syndicat trotskiste comme FO, ou anarchiste comme Sud. Les syndicats y sont de vrais partenaires sociaux, ce qui n’est pas le cas en France, et sont organisés avant tout par secteurs – agriculture, mines et chimie, éducation et sciences, etc. –, sous la bannière d’une large Confédération totalement apolitique, qui compte plus de 6 millions de membres. Les grèves politiques y sont strictement interdites et l’on n’a jamais vu là-bas de dirigeants communistes ou trotskistes dans un gouvernement fédéral, encore moins dans un syndicat.

On n’a plus entendu parler du rapport Perruchot

Dans ce comparatif avec la France, il y a encore une autre explication : l’Allemagne, de par sa Constitution, est organisée en régions autonomes et responsables avec des gouvernements et des parlements régionaux ainsi que les budgets qui vont avec. Les Allemands ont l’immense avantage sur nous de n’avoir jamais eu à subir les dégâts du jacobinisme français et les exploits de nos énarques, la plupart incompétents autant que bouffis de suffisance. Encore un héritage du grand général, cette création de l’Ena, une machine infernale qui, en avançant dans le temps, a fini par développer une nouvelle noblesse d’État, laquelle s’est octroyé petit à petit tous les pouvoirs, se distribuant au passage des privilèges financiers et fiscaux inouïs. On ne peut que ressentir un véritable écœurement à la lecture des deux essais de Vincent Jauvert chez Robert Laffont qui leur sont consacrés, Les Intouchables d’État (2018) et Les Voraces (janvier 2020). Et encore, « écœurement », le mot est bien faible… 

Pour revenir à la CGT, sans avoir besoin de noircir un tableau déjà sinistre, et pour ouvrir les yeux des incrédules s’il en reste, qu’il nous suffise de faire référence à deux ouvrages de nature très différente dans lesquels la CGT est impliquée de la base au sommet : un rapport parlementaire et un essai de journalistes-enquêteurs. D’abord, le rapport Perruchot, du nom du député centriste du Loir-et-Cher Nicolas Perruchot, qui présidait en 2011 une commission d’enquête sur le financement des syndicats. Cette commission de parlementaires avait découvert et décortiqué le financement souterrain et frauduleux des syndicats, estimé à 4 milliards d’euros par an, ces 4 milliards incluant le coût de 28 000 salariés issus de la fonction publique ou d’entreprises publiques « détachés » en permanence dans les syndicats et donc payés par le contribuable.

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Un détournement massif d’argent public à rapprocher des minuscules « emplois fictifs » (quelques personnes à chaque fois) qui ont permis de condamner en justice Alain Juppé, puis Jacques Chirac, et ne parlons pas de François Fillon… Ce rapport Perruchot avait tellement fait peur au pouvoir à l’époque qu’il avait été mis sous le boisseau et interdit de publication. Quant à l’essai, Le Livre noir des syndicats paru en 2016 (Robert Laffont), leurs auteurs, Erwan Seznec et Rosenn Le Saint, avaient révélé le système de corruption exploité à fond par la CGT et copié par les autres syndicats, « une corruption qui se nomme “subventions publiques” et “paritarisme”, et qui corrompt l’essence même de ce que devrait être le syndicalisme […], un des aspects les plus pathétiques du syndicalisme actuel ».

Les auteurs avaient apporté une précision qui en dit long sur la CGT : elle totalise à elle seule 18 000 organisations adhérentes dont 17 000 syndicats. Une véritable nébuleuse qui permet à chaque entité juridique de réclamer des subventions et de se procurer de l’argent illégalement, tout en entretenant une providentielle opacité sur ses comptes.

Forcément quand on fait la révolution, on ne fait pas du syndicalisme…

Arrivé à ce stade, on peut poser toutes les questions que l’on veut sur la CGT, on n’obtiendra jamais de réponses. Contentons-nous de constater que la CGT ne signe jamais d’accords qui peuvent lui paraître contraignants, ne dit jamais la vérité et n’applique aucune règle sinon celle des rapports de force et de lutte contre les capitalistes et le libéralisme, à partir des principaux bunkers qu’elle contrôle – la SNCF, la RATP, EDF, les dockers, le Syndicat du livre, etc. –, et cela fait des dizaines d’années que ça dure !

Le dernier mot à Laurent Brun, le « patron » des cheminots CGT de la SNCF, un véritable forcené de la grève. Fils et petit-fils de cheminots, formé aux Jeunesses communistes, membre du PCF, c’est un stalinien comme on n’en fait presque plus. Interviewé il y a quelques temps par le mensuel Initiative communiste, il n’a pas hésité à déclarer qu’en matière de grève « les analyses de Lénine sont toujours d’actualité : il faut à la fois une idéologie révolutionnaire et une organisation révolutionnaire pour la porter ». Au moins c’est clair : les communistes de la CGT ne sont pas là pour faire du syndicalisme, qui n’est pour eux qu’un prétexte, une posture et un gagne-pain généreux, mais pour détruire le capitalisme libéral par tous les moyens et faire de la politique avant, si possible, de pouvoir faire la révolution.

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’ils s’attaquent à Renault comme ils viennent de le faire. C’est dans l’ADN du virus communiste. Un peu comme le scorpion de la fable qui finit toujours par piquer la grenouille au milieu du gué, il est dans la nature des communistes en général et de la CGT en particulier de vouloir poignarder dans le dos, même en pleine tempête, le commandant du bateau, avec le secret espoir toujours renouvelé de pouvoir le remplacer un jour aux commandes…

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Journaliste et entrepreneur

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