Un nouveau bataillon est appellé à investir le front de la guerre qui continue : les profs. Les appelés sont motivés mais se méfient légitimement d’une hiérarchie incompétente et donneuse de leçons.
Doute raisonnable
Lors d’une conférence de rédaction, je me suis trouvé être le seul à affirmer que les profs avaient bien raison d’être réticents à reprendre le travail sans garanties.
Les arguments qui m’étaient opposés étaient tout à fait recevables : mieux serait mieux, mais on n’a pas mieux et quand faut y aller, faut y aller. L’économie doit redémarrer. Les soignants ont pris le risque, les caissières ont pris le risque, pourquoi les enseignants, qui ont un rôle majeur dans notre société pourraient-ils ne pas le prendre ?
J’aurais tendance à répondre (et surtout par contraste avec les caissières), parce qu’ils le peuvent.
En effet, si les soignants ont comme vocation de soigner, les militaires de défendre ou d’attaquer, les caissières de supermarché sont rarement là par goût du contact avec le public ou par curiosité à propos de la manière dont les gens se nourrissent. Ça n’est que parce que c’était leur seul moyen de subsistance qu’elles ont dû rester en poste.
Les profs vont effectivement se trouver face à des classes possiblement composées d’enfants porteurs sains (ou pas, puisque là comme ailleurs, on ne sait finalement pas très bien), donc présentant le risque de les infecter, puis de leur faire ramener le virus à la maison.
De plus, ceux des enfants qui arriveraient à l’école séronégatifs repartiraient
