En Allemagne, la coordination entre les différents échelons du système sanitaire et la chaîne de production industrielle ont permis d’endiguer l’épidémie en pratiquant des dépistages massifs. Sans jamais se soucier du reste de l’Europe.
La crise du coronavirus met à nu les fragilités et les qualités organisationnelles des États. Depuis quelques jours, on s’interroge, en France, sur les raisons d’un nombre de morts moins important en Allemagne. Le 31 mars au soir, il y a environ 68 000 personnes identifiées comme infectées par le Covid-19 outre-Rhin ; et seulement 710 morts. À comparer avec les 3 523 morts français pour 52 000 personnes infectées identifiées.
Depuis trente ans au moins, les dirigeants français ont sans cesse le « modèle allemand » à la bouche. Il fallait avoir la même politique monétaire que l’Allemagne, réformer le Code du travail pour aller dans le même sens que notre voisin, etc. J’ai montré dans un livre récent[tooltips content= »Paris-Berlin : la survie de l’Europe, Gallimard, 2019″][1][/tooltips] que l’imitation de l’Allemagne par nos gouvernants a été le plus souvent superficielle. Dans le cas qui nous occupe, l’importation du « modèle allemand » n’est plus à l’ordre du jour.
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La politique allemande contre le coronavirus présente quatre caractéristiques.
- La décentralisation. On serait tenté de commencer par une boutade. Heureusement pour notre voisin, la chancelière est politiquement très affaiblie. Elle ne cherche pas à se mêler en permanence
