L’effet François Hollande souffle déjà sur l’Allemagne. Hier, les partisans d’Angela Merkel on essuyé un cuisant échec dans l’élection du Parlement de Rhénanie du Nord-Westphalie, où ils atteignent péniblement les 26% des votants et cèdent la gestion du Land à la gauche rouge-verte. Le SPD obtient en effet 39% des suffrages qui, joints aux 12% des Verts (oui, oui, chère Eva, j’ai bien dit 12% !), permettent de former une nouvelle majorité locale. En France, tout particulièrement à la gauche de la gauche, où l’on ne craint pas le bras de fer avec l’Allemagne bismarc…, pardon merkelienne, on salue à bon droit cette débâcle en rase campagne des conservateurs de la CDU.
Bizarrement, chez nos amis du Front de gauche, on entend moins de commentaires sur le score de leur parti jumeau d’outre-Rhin, Die Linke, pourtant régulièrement invité aux grands meetings nationaux de Jean-Luc Mélenchon. En Rhénanie-Westphalie, l’alternance à gauche ne sent pas bon pour les troupes d’Oskar Lafontaine qui se sont effondrées à 2.2% (contre 5,6% lors du scrutin précédent). Après leur déroute du 6 mai dans le Schleswig-Holstein, les voici donc nouveau en dessous du seuil qualificatif de 5% nécessaire pour disposer d’une représentation parlementaire.
D’aucuns évoquent la responsabilité des conflits de personnes, les querelles intestines qui condamneraient Die Linke à l’anonymat électoral, loin des 11% réalisés aux dernières élections nationales. En bon samaritain, L’Humanité explore une piste intéressante : la concurrence du Parti Pirate, au populisme libéral-libertaire inconséquent, aurait tari la source à laquelle s’approvisionnait le parti de gauche radicale.
Une chose est sûre : ceux qui espèrent une franche inflexion de la politique commerciale teutonne l’an prochain, à la faveur d’un changement de chancelier, devront davantage compter sur les engagements réformateurs du chef du SPD Sigmar Gabriel que sur la surenchère incantatoire des correspondants français d’Oskar Lafontaine.
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