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Nous nous étions couchés démiurges…

Céline Pina réagit à l'irruption de Covid-19 dans nos vies


Nous nous étions couchés démiurges…
Covid 19. Fusion Medical Animation / Unsplash

Crise sanitaire. Le retour des cavaliers de l’apocalypse a saisi le peuple français dans son sommeil. Face à la nuit, pour battre les loups, le troupeau a intérêt à investir sur le berger et son chien.


Nous nous sommes couchés démiurges, rêvant de transhumanisme, de réaliser tout ce que désiraient nos individualités. Nos élites rêvaient d’un homme sans ancrage, ni attaches, ni appartenances, indéfini pour être omnipotent, indéterminé pour être adaptable, inconsistant parce que remplaçable… La référence à la frontière, à la quête d’intériorité et à l’identité était ramenée à la xénophobie, au racisme et au nationalisme. La loi ne cherchait plus le compromis fécond, mais devenait la reconnaissance du particularisme, l’affichage d’un progressisme d’autant plus virulent qu’il n’offrait plus d’horizon. L’avenir était au mouvement, à la mondialisation et aux échanges. Être c’était avant tout changer.

Retour sur terre

Nous nous sommes réveillés créatures, faibles et dominées par la peur. Nous voulions soumettre la nature et poursuivre un rêve d’immortalité. Et nous voilà face à l’inconnu. Vulnérables. Seuls. Repliés. Démunis face à un péril inconnu, qui fauche les vies et sépare pour le combattre les amis, les amants, les familles, stoppant la production, arrêtant les échanges, réinstallant les frontières au seuil des portes, immobilisant chacun en son for intérieur.

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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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