Comme on n’élit pas son président tous les jours, je suis, juste qu’aux petites heures du matin, resté scotché à mon poste de télé, ou plutôt à ma télécommande, zappant frénétiquement entre les chaines généralistes et celles d’info continues.
Mon télécivisme a d’ailleurs été largement récompensé, tant j’ai vu de petites choses amusantes. Amusantes pour moi, cruelles pour d’autres.
Ainsi quand Lionel Jospin a pris la parole à la Bastille, il avait l’air très très ému. Mais moi je n’ai pas pu partager cette émotion. Et pas seulement parce que je ne n’ai rien à taper de ce grotesque fossoyeur de la gauche, mais surtout parce que TF1 et France 2 se sont contentés de montrer cette prestation en petite image muette incrustée sur l’écran. Ecran sur lequel on ne voyait et n’entendait que la voiture de François Hollande roulant sur le périph avec son cortège de motards. On est bien peu de choses, cher Lionel…
Cela dit, si les télés piétinent la personne de Lionel, elles chérissent sans le savoir sa pensée, et notamment sa vison sociétaliste des contours de la nouvelle gauche, celle qui avait fait dire à Pierre Mauroy « Ouvrier, ce n’est pas un gros mot ».
J’ai ainsi noté cette analyse politique lumineuse de la journaliste de TF1 chargée de couvrir l’évènement en direct de la Bastille qui t’aura sans doute échappé. Je te la résume fidèlement: « L’élection de François Hollande crée beaucoup d’espérances qu’il faudra veiller à ne pas décevoir. On pense notamment aux jeunes, aux féministes, aux personnes d’origine étrangère et aux homosexuels ».
À part Jospin ca ne vous rappelle rien ? Mais si, bien sûr, c’est la définition de la gauche telle que l’ont rêvée les laborantins de Terra Nova, et à laquelle François Hollande -fort heureusement pour lui- a tourné le dos durant toute sa campagne. Gageons donc qu’Olivier Ferrand, s’il n’est pas nommé premier ministre, pourra se recaser dignement pour coprésenter le JT avec Laurence Ferrari, que je soupçonne d’avoir adhéré au PS dès 20h01…
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