Jusqu’où notre bonne conscience nous mène, le sexisme dans le génétiquement modifié, comment la personnalité influe sur notre santé… Peggy Sastre nous dit tout dans la chronique scientifique mensuelle de Causeur!
Économies morales
Il n’aura échappé à personne que le vert est à la mode. Les produits bio, durables et prétendument respectueux de l’environnement ne cessent d’envahir nos étals et nos consciences assoiffées de rédemption. Mais comme au bon vieux temps des indulgences, le fossé entre la sainteté des intentions et la basse réalité des comportements est des plus béants. On estime ainsi que, par rapport à ce qu’ils prêchent, conspuent et affirment désirer sur un plan écologique, les consommateurs ne mettent en pratique que 10 % de leurs belles paroles. Pourquoi un tel hiatus ? Selon Jannis Engel et Nora Szech, économistes au KIT, l’institut de technologie de Karlsruhe, il en va justement là d’un « effet d’indulgence », où la moindre petite bonne action est suffisante pour avoir la conscience tranquille et servir (inconsciemment) d’excuse pour pouvoir, par ailleurs, déroger à son catéchisme. Et même se tamponner le coquillard de problèmes où la charité serait pourtant la bienvenue. Comment les chercheurs sont-ils parvenus à cette conclusion ? Grâce à 200 cobayes, répartis en quatre dispositifs
