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Les féministes aimeraient punir les regards insistants

Viol at first sight


Les féministes aimeraient punir les regards insistants
Jean Gabin et Brigitte Bardot dans "En cas de malheur" (1958) de Claude Autant-Lara © Limot / Rue des Archives

Avis aux amateurs de victimisation! Nos amis Suisses, à la pointe du progrès, développent une application contre le harcèlement de rue avec un éventail terrifiant de possibilités.


On connaissait la guerre des yeux avec les jeunes « zyvas » qui animent nos promenades dans les grandes villes occidentales où un regard de travers peut devenir prétexte à agression. Voici venu « le viol par le regard », un concept importé des campus américains aujourd’hui expérimenté en Suisse. Depuis novembre 2019, une application internet helvétique permet ainsi aux « victimes » de signaler à la police de Lausanne une ribambelle de harcèlements de rue : les remarques sexistes, quelques perles indispensables du dictionnaire évolutif des « -phobes », des « bruitages », des « sifflements » ainsi que des… « regards insistants ». Les myopes helvètes qui reluquent leur interlocuteur à 20 centimètres peuvent ainsi dire adieu à toute vie sociale…

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L’idée sous-jacente est simple : les hommes (hétérosexuels) ont, par nature, la coucherie dans le regard dès qu’un jupon passe aux alentours. C’est le « eye rape ». Le mâle étant un prédateur sexuel comme les autres espèces du règne animal, les femmes regardées « avec trop d’insistance » subissent une « agression » assimilable à un « viol ». C’est la magie du viol par le regard ! Pas de contact, pas de mots salaces, pas d’enfant à la fin, mais une vraie belle occasion d’être victime à peu de frais. Une sorte de viol tantrique ! Et demain ? Le viol par l’arrière-pensée ? Vingt ans avant la vague #metoo, dans leur Manuel de relation d’aide, le couple de féministes français Jacques et Claire Poujol, avait déjà épinglé le « regard insistant sur certaines parties du corps » comme une forme d’abus sexuel.

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La littérature néoféministe ne dit rien des femmes qui regardent avec envie le popotin de leur voisin de cantine. Et quid des regards « inter-féminins » sur la tenue et le ventre plat de la concurrente du moment ? Passibles de la peine de mort ou, pire, de l’obligation de s’habiller pendant un mois chez Pimkie !

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Février 2020 - Causeur #76

Article extrait du Magazine Causeur




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