Sous la pression de certains étudiants, l’université ouvre les esprits aux dernières lubies progressistes au lieu de les instruire. Forts de cette abdication, des groupuscules gauchistes musèlent leurs adversaires tout en se victimisant.
Le premier semestre de l’année universitaire touche à sa fin et, comme toujours à cette occasion, les étudiants doivent s’inscrire « pédagogiquement » – comprendre : choisir les cours qu’ils suivront au semestre suivant. Je n’y échappe donc pas. Sur la liste des enseignements possibles, figure un cours d’« introduction à la philosophie féministe », quand mes condisciples des autres promotions ont le choix entre un cours sur « l’empathie » ou un autre à l’intitulé prometteur, mais qui n’est toujours qu’un moyen un peu grossier d’aborder les questions de genre et de sexe à travers les livres de la sacro-sainte Judith Butler. Nous sommes à la prestigieuse Sorbonne.
Il ne s’agit pas de faire un mauvais procès à l’université. Ces choix ne sont évidemment pas exclusifs, mais ils représentent une part grandissante des possibilités. Certains classiques persistent bravement, entre autres la métaphysique aristotélicienne ou l’ontologie heideggérienne. Encore que le dernier soit, semble-t-il, sur la sellette… La question est donc à la fois légitime et lancinante : qu’enseignera-t-on dans les universités dans quelques décennies ?
L’institution « fait le jeu » des étudiants
