Faute de grands récits, la France se fracture sur les questions sociétales. Les débats autour de la famille ou de l’islam mettent aux prises deux camps arc-boutés sur leurs principes et leurs droits sacrés. Des compromis seraient pourtant possibles.
L’actualité est faite sinon de conflits insolubles, du moins d’oppositions insurmontables qui laissent désemparés gouvernants et commentateurs. Sur le port du voile islamique, un jour on paraît trancher, puisqu’on le déclare incompatible avec nos mœurs. Le lendemain, on s’en prend à ceux avec qui on semblait d’accord hier. On dénonçait le communautarisme, on en a désormais après l’intégrisme laïque ou laïciste. On justifie cette volte-face en ressassant pour s’en indigner une anecdote supposée dramatique. Cette virulence est si brusque et si arbitraire qu’on peut augurer une nouvelle « renverse » de la marée, faisant réapparaître des évidences aujourd’hui refoulées.
On prend les mêmes et on recommence
Sur la PMA par contre, pas d’hésitation. C’est plutôt la répétition des arguments opposés qui inquiète : d’un côté « Comment peut-on organiser l’absence de père ? », de l’autre « Comment peut-on priver une femme du droit de procréer ? ». Qu’on penche d’un côté ou de l’autre, on voit que ce sont des droits sacrés qui s’affrontent, des principes, ce qui interdit toute possibilité de convaincre ceux qui ne le sont pas déjà. Alors ce sont les sondages d’opinion qui indiquent la direction, ils emportent la décision sur la PMA, ils le feront sans doute sur le voile islamique.
Pour peu qu’on croie à la raison, on ressent de cela un peu de honte, on s’inquiète de la stérilité de la délibération publique et du rôle décisif que finissent par jouer, sinon des instincts, du moins des sentiments mal analysés. Malaise d’autant plus grand que tous ces sujets reviennent, qu’à leur propos on ressasse, on piétine, ce qui fait prévaloir le désir d’en finir.
Si, pour quitter cette ambiance dépressive,
